"Par içi" [Invités du rassemblement suspicieux]

Un sourire illumina mon visage, contrastant complètement avec mon expression neutre que j'avais affiché jusqu'ici, et je me relevais vivement pour aller chercher le fameux livre. Le jeu semblait toucher à sa fin mais je m'en moquais éperdument, il ne me fallait jamais longtemps pour lire un livre, même un énorme manuscrit difficile à déchiffrer ne restait jamais bien longtemps dans mes mains. C'était certainement en partie dû aux pouvoirs de mon Noah, et pour une fois il s'agissait d'un pouvoir qui ne me déplaisait pas. En me levant, je failli chuter du toit tant je voulais aller vite, mais je retrouvais in-extremis mon équilibre et m'engouffra dans la cage d'escaliers qui menait à la grande salle où nous avions rencontré notre hôte.

Je n'eus besoin que de quelques secondes pour trouver le fameux livre, un Shakespeare dont la couverture était finement travaillée. Il devait valoir une coquette somme, comme la plupart des livres qui composaient l'énorme bibliothèque du Comte. Je le pris avec précaution, comme un aventurier émerveillé s'emparant d'une relique merveilleuse d'une tribu lointaine, et l'ouvris pour en trouver le titre. Roméo et Juliette. Je l'avais déjà lu plus d'une dizaine de fois, et je n'en étais plus à une lecture près. Je le serrai contre moi et retournai vers les escaliers. Avant de remonter, je jetai un dernier regard circulaire à la pièce. Aucune trace d'Oboe, où pouvait-il encore bien être ?

Je revins sagement m'asseoir près de notre hôte et me mis tranquillement à lire l'ouvrage que je tenais dans mes mains pâles. Toujours un léger sourire flottant sur mon visage...

E1 semblait excitée à l'idée de lire le livre dont Mikk lui à parlé. Du théâtre? Avant de pouvoir m'interroger plus à ce sujet, elle se rua vers l'étage inférieur.
J'entendis une explosion au loin vers là où se trouvait Mikk. En regardant dans la direction d'où venait la détonation, je ne pus m'empêcher de soupirer.
-"Ts...quel idiot! Mad

Penser que j'ai fait une erreur dans le placement des explosifs et des détonateurs..."
Le C4 qui à explosé se trouvait dans le bâtiment juste à côté de celui où se trouvait Mikk. Bon, Erreur de ma part, je suppose qu'il à droit à un joker.
E1 revint ensuite avec le livre en question et se mit à le lire, comme absorbée par cette lecture. Je me penchai vers sa direction et entrevit son sourire. C'est la première fois qu'elle sourit...étrange... Je penchai ma tête un peu plus sur le côté.
Roméo & Juliette...

Invité

Quand le bâtiment à coté de moi sauta, je ne put m'empêcher de sourire. J'avais fait une erreur dans ma stratégie, autant pour moi.Je décidais d'annuler le coup, et de réfléchir encore un peu. C'est vrai que je me débrouillait assez bien à ce jeu, mais bon. Je me rendis alors compte de ma bêtise, un coup aussi simple que celui-ci ce ne devait être qu'un Roc, pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt. Mon regard s'illumina, et je déplaçais la tour à coté du roi, et enfin, je fit passer le roi par dessus la tour. Voilà un roc bien réalisé. Mais pourquoi moi qui maitrisais la défense russe, et la défense sicilienne n'avait pas vu le coup tout de suite. Je pense qu'en fait c'est parce que mes pièces maitresses étaient comme moi, le fou et le cavalier, pas la tour ou la reine. Enfin, j'attendis patiemment le résultat de ce coup.

Le titre de cette pièce m'intriguait. En effet, la récompense de la chasse est un filtre d'amour. Si Mikk réussirait le roc, les pièces sur l'échiquier auraient des positions et des répartitions de poind précis. Ainsi, au même moment, chaque case s'enfoncerait à une profondeur différente, de plus en plus grand si on se rapproche du milieu. Les 4 cases centrales donc accessibles depuis cet escalier multidirectionnel descendant, l'une d'elle est en fait une trappe qui devient visible uns fois enfoncée vers sa position voulue. Cette position est atteinte seulement si Mikk réussit. J'avais mis un mode d'emploi si je me souviens...
Félicitations! Ceci est une fiole de philtre d'amour. Verser le contenu restant dans une boisson qu'on fera boire à la personne visée. La première personne qu'elle verra ensuite sera son heureux élu. Efficacité: 100%
Note pour les exorcistes: Inefficace contre un exorciste avec un innocence de type organique lorsque celle-ci est activée.
Note aux Noahs: Efficace contre un Noah seulement lorsqu'il est sous sa forme humaine.
-> Les effets sont permanent, mais il faut donc faire attention à ce que la personne qui le boit soit dans les conditions à assimiler le philtre lorsque celui-ci est pris.
PS: La dose restante dans le flacon est infime, le goût ne se remarque donc pas. Il ne reste qu'une prise, et je m'en vois désolé. C'est après tout la personne qui me la vendu qui à vainement testée trois doses sur moi... Faites en bon usage.
Le nom de la pièce que E1 lisait me laissait donc perplexe, à point qu'avant de m'en rendre compte, j'étais en train de le lire aussi.

Invité

Je vit alors les cases autour de moi se mettre à bouger, créant ainsi un escalier menant à un petit plateau au centre de l'échiquier. Je trouvais une petite fiole en son centre. Je la saisit avant de lire le message laissé par ce cher Iori. Un philtre d'amour, tiens tiens. Effet permanent, et réussite à 100 % rien de mieux que ce que je souhaitais. Une seule dose, et pourquoi, la personne l'a essayé trois fois sur Iori, bizarre. Mais bon, enfin un présent digne de ma bravoure. Efficace seulement sur une Noah sous sa forme humaine. Quel beau cadeau il me faisait là. Je me tournait vers mon teaser pour m'adresser aux autres.

- Le jeu est terminé j'ai gagné, et le prix valait bien que je risque ma vie.

Je souris mentalement avant de rejoindre les autres sur le toit du bâtiment de départ. heureusement que mon pouvoir me permettait de léviter. J'arrivais donc au lieu convenu et remarqua Aby et Iori en train de lire le livre que j'avais emmené, c'était tellement mignon.

- Fiou j'ai eu chaud, dommage que l'on ne pouvait pas se servir de ses pouvoirs, mais bon j'ai gagné.

Je ne levai même pas les yeux sur Tyki lorsque celui-ci revint jusqu'à nous, trop concentrée sur mon livre. J'avais toujours du mal à me détacher des textes qui avaient eu le malheur de tomber entre mes mains, mais je ne prenais même pas le temps de m'en délecter : je donnais plus l'impression de survoler les dialogues tant je tournais les pages rapidement, mais je n'en perdais pas une miette ! Il fallait dire aussi que je pouvais presque réciter la pièce de mémoire, sans avoir besoin de la relire.

Je finis cependant par quitter ma lecture quand le Plaisir éleva la voix, troublant ma sérénité. Oui, il avait gagné, et ça me faisait une belle jambe. Je lui étais reconnaissante d'avoir pensé à ramener cette pièce de Shakespeare, mais ça s'arrêtait là. Je fis cependant mine de m'intéresser.

" - Bravo, Tyki-sama. Et quel était donc ce trésor pour lequel vous avez risqué votre... vie ?"

J'avais failli qualifié sa vie de "misérable", mais je m'étais retenue à la dernière seconde, voulant éviter de jeter un froid. C'est que je n'aimais pas être dérangée quand je lisais... Néanmoins, je conservai mon sourire, et je remarquai que notre hôte s'était penché sur mon épaule afin de lire aussi la pièce de théâtre.

Invité

- Secret ! Désolé de te déranger dans ta lecture, je te laisse finir ton livre.

Je sortis de ma poche une cigarette et alla plus loin l'allumer pour ne pas les déranger avec la fumée, enfin une journée excitante de terminée, mais je ne peux pas me laisser aller comme cela tout les jours. De toute manière le manoir était vide sans ma chipie adorée, et je me sentais bien seul. Je réfléchissais à ce que j'allais faire en rentrant, et me souvint que je devais emmener Aby voir une pièce de théatre. En fait, j'avais pris ce livre précis car j'avais déjà réservé deux places pour cette pièce justement, j'espère qu'elle voudra bien y aller avec moi.

Essayant tant bien que mal de lire la pièce avec la vitesse à laquelle E1 tournait les pages, je pus lire environ 1 à 3 dialogues par page... Je connaissais déjà la trame principale de cette pièce, alors ça ne me dérangeait pas plus que ça.
Mikk ne tarda pas à revenir. Il semblerait qu'il ait gagné.
-"Bien joué. Je suis un peu déçu de ne pas avoir eu plus de participants, mais bon, on n'y peut rien... Je m'attendais aussi à plus d'hostilités de votre part, et je m'y étais donc préparé en cas où, mais on dirait que vous un plus hostiles que l'image qu'on se fait de vous. Tant mieux..."
Ca ne s'est pas passé exactement comme prévu, mais bon, on à un gagnant. Penser que c'est Mikk...quelle ironie. Celui qui m'a tué, j'ai lui ai maintenant donné un outil pour trouver le bonheur, comme le disait la vendeuse...

Finalement, coupée en plein élan, je perdis le goût à continuer de lire. Je refermai brusquement le bouquin dans un bruit mat et jetai un bref coup d'œil autour de moi. Mes narines se froncèrent sous l'odeur de la nicotine. Ça, c'était le Plaisir qui fumait... Non pas que cela me gênait, il fallait juste quelques secondes à mon odorat pour s'y habituer, voilà tout. N'empêches, ce livre était vraiment l'une de mes pièces de théâtre favorites, bien que la situation fasse vraiment trop cliché. Je préférai surtout la fin, le moment où les deux amants se donnaient la mort...

Je me relevai et épousseta machinalement ma robe. Mon regard émeraude croisa celui de notre hôte dont je n'arrivais décidément pas à me rappeler le nom. Je lui tendis le livre, ou plutôt je lui déposai dans les bras avec un petit sourire. Je connaissais parfaitement ma manière de lire, et même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu suivre mon rythme de lecture. Et puis, la bibliothèque du Manoir était bien trop immense pour que l'on remarque la disparition de ce petit livret, et au pire, j'irais en racheter un exemplaire lors de ma prochaine journée shopping.

Les mots de notre hôte frappèrent mon esprit. Hostiles, nous ? Voyons... C'est la nature même des Noah, il avait bien eu raison de se préparer, on ne peut jamais prévoir quand l'un de nous va péter un câble et tout dévaster. D'ailleurs, je pourrai très bien lui prouver qu'il ne s'est pas assez préparé pour n'importe quelle éventualité...

" - Le jeu est fini, les règles prennent donc fin ? " demandai-je innocemment en m'accroupissant pour me mettre à la hauteur de l'humain.

E1 se leva et me tendit son livre, enfin, me le déposa dans les bras. Je vais le lire? Je compte le lire? Qui sait, peut-être bien, ça pourra m'occuper un peu si je m'ennuie, un de ces quatre... Elle me demanda ensuite si le jeu était fini, et que les règles n'avaient plus lieu.
-"Fini? Vous n'avez pas participée, et les règles ne vous ont donc jamais directement concernée....."
Veut-elle rentrer chez elle? Bon, je ne retiendrai personne. Quoique, je me demande ce que fera Mikk avec le philtre...
Elle s'était mis à ma hauteur. Hm...maintenant qu'elle le dit, je pourrais me faire attaquer par des Noahs...j'en prends note. C'est que j'aimerais éviter d'avoir recours à ce que j'avais prévu.
Comme pour me préparer en cas où et pour marquer mon détachement, je me levai pour me rapprocher du bord de l'immeuble et apercevoir les vestiges du jeu. Un brise légère fit flotter mes cheveux, alors que je me demandais ce que j'allais faire ensuite. Bon, faudrait déjà que je réponde aux question que l'on me pose.
"Soit. Malgré la tournure que ce jeu à pris, nous avons un gagnant. Tout jeu se termine avec un gagnant. Celui-ci est donc terminé."

J'allais devoir la jouer serrer... et le plus naturellement possible en plus. J'eus un frisson de plaisir et d'excitation. Bon sang ! Les habitudes de l'Autre étaient en train de remplacer les miennes... Comme si je pouvais m'amuser à torturer des gens... Mais là ce n'était pas pareil car, si je me souvenais bien, Tyki avait dit qu'il avait donné son cœur à ses golems. Donc ce gamin était immortel ! Un jouet inépuisable et incassable. Et puis, il avait de la ressource : être assez malin pour dégoter du C4, le manipuler et le dissimuler dans une aussi grande ville sans se le faire exploser à la face, ce n'était pas donné à tout le monde.

Je jetai un coup d'œil furtif au Plaisir. Je n'avais pas envie de l'emmener dans mon jeu, son ego sur-dimensionné risquait de nuire à mon amusement. Et puis, il risquait aussi de se retourner contre notre hôte, croyant bien faire. Néanmoins, je me devais de l'avertir, après tout, en l'absence de mes Akumas gardes du corps et d'Oboe - d'ailleurs, où était-il encore passé celui-là ? - mon tuteur devenait le premier Noah présent, et donc ici, il s'agissait de Mikk. Je me redressais et fis quelques pas pour me rapprocher de lui.

" - Je vais jouer, j'en ai pour quelques secondes. " lui murmurai-je en souriant.

Après quoi je me retournai vers notre hôte et reparti près de lui. Allez ma grande, montre tes talents de comédienne... Je lui tendis la main, toujours souriante, et m'adressa à lui d'un ton léger.

" - Au fait, je crains ne pas avoir retenu votre nom, moi c'est Abyssia. "

Une présentation avec poignée de main, voilà la méthode la plus simple pour créer un lien...

Après avoir entendue ma réponse, je vit E1 se diriger vers Mikk, lui murmurer quelque chose, puis revenir, en me tendant la main. Elle se présenta ensuite. Quel intérêt de le faire maintenant? Et puis, aller vers Mikk après avoir demandé si les règles du jeu prenaient fin...et c'est quoi ce "Au fait" ?
Même un idiot comme moi peut comprendre le changement d'intention de la Noah en face de moi, et qu'il y à une chance sur trois qu'elle va nuire à ma sécurité. Après, il se peut toujours qu'elle veuille passer le temps avec un inconnu où bien même se moquer de moi avant de rentrer. Mais même, elle semble vouloir un contact physique, sans quoi elle ne m'aurait pas tendue la main à ce moment-là. J'avançais ma main vers la sienne.
-"Enchanté, Abyssia."
J'arrêtai ma paume et mes doigts à quelques centimètres des siens, en prenant soudainement un sourire étrangement rassurant.
"Une simple impulsion cérébrale de ma part, volontaire où pas, et vous y passez tous en l'espace de quelques secondes. A moins de pouvoir vous déplacer à plus de 20 000 mètres par seconde, je vous le déconseille."
J'avais beau sourire, je paraissais suffisamment sérieux. Je ne tenais pas à avoir recours à cette option, mais je n'hésiterai pas si le choix s'offre à moi. Par contre, ça peut aussi bien se déclencher si je relâche ma garde.

Je conservai mon sourire, et je me surpris à découvrir que pour une fois, il ne s'agissait plus d'un sourire forcé, mais bien d'un vrai, un pur et dur comme on dit. Ses paroles en auraient dissuadé plus d'un, tant il mettait de conviction et de sérieux dans sa voix. Mais moi j'en avais rien à faire, et cela se lisait aisément dans mon regard émeraude : pas de colère, pas d'appréhension, juste une sourde mélancolie assez résolue pour braver la Mort. De toute manière, on meurt tous un jour ou l'autre. Enfin, pas lui apparemment. Lui il ne craignait rien, son corps ne bougeait plus, tout comme sa vie. Et il allait continuer à vivre, à enterrer des gens qui auront vieilli, contrairement à lui, et il enterrera tout aussi bien des civilisations entières, peut-être même qu'il pourra voir la fin de ce monde... Une fin qui risquait de survenir plus rapidement que prévu à cause de cette guerre futile entre apôtres de l'Innocence et Noahs.

Je penchai légèrement ma tête sur le côté, en une moue faussement offensée.

" - Ais-je cherché à vous nuire, ne serait-ce qu'une seule fois, aujourd'hui ? "

Et pourtant, j'en avais eu des occasion. Par exemple, lorsqu'il m'a tendu ma tasse de thé, j'aurais très bien pu lui frôler les doigts, cela aurait largement suffit. Ou bien j'aurais pu y aller au culot, comme je l'avais déjà fait avec d'autres. Mais non, j'étais restée... sage si l'on peut dire ainsi.

Je repliai légèrement le bras, éloignant mes doigts des siens, mais gardais toujours la main tendue, prête à être serrée. Je ne disais pas ça pour l'amadouer. Bizarrement, l'Autre venait de se recroqueviller dans un coin de mon esprit et toute pensée cruelle s'était envolée.

Je fus tout aussi surpris de ce qu'elle me dit que par son air offensée, qui était venue juste après son détachement par rapport à ce que j'avais dit. Voilà donc pourquoi elle semble aussi bien aimer le théâtre... Malgré tout sa main restait tendue. Je lui serre la main? Bon, après tout, je n'ai pas à rejeter la courtoisie de quelqu'un qui veut se présenter. en fait si je le pouvais, mais là, je n'en avais pas envie. Je lui serrai doucement la main, toujours en gardant mon sourire, cette fois pensant qu'elle n'en fera rien.
-"Iori Rivers. Si vous souhaitez vous présenter, cela suppose que vous voulez me poser des question, je crois. Voulez-vous par exemple savoir ce qui pourrait se passer si je suis en danger?"
La mettre au courant ne changerait rien, et puis c'est toujours mieux que de rester en froid... J'ignore tout de son pouvoir, et je suppose qu'elle préfère que je n'en sache rien. Cependant, quelqu'un qui est resté aussi "sage" depuis le début du jeu en suivant les règles alors qu'elle ne jouait pas ne devrait pas avoir subitement envie de s'en prendre à moi. les Noah sont...comment dire...hors du commun.

Un petit picotement dans le bout de mes doigts m'indiqua que le lien était bien crée. J'avais peur, du fait que mon hôte ne soit plus tout à fait vivant, que sa mémoire soit totalement barricadée, mais le fait qu'il dise qu'il avait la capacité d'envoyer des impulsions cérébrales m'avait rassuré sur ses dispositions mentales. Mais là encore, je ne voulais pas le surprendre de trop, non pas que je craignais qu'il déclenche son propre pouvoir - même si je doutais qu'il puisse en avoir le temps - mais je ne voulais pas le brusquer de trop. Car oui, j'avais plusieurs questions à son sujet qui me trottaient dans la tête, et je ne voulais pas les lui poser ici, pas avec son meurtrier juste à côté. Et je voulais pouvoir discuter au calme, pourquoi pas dans un salon stylisé anglais, ou à la mode français, qui sait ?

" - Eh bien, j'aimerais bien parler avec vous, si cela ne vous dérange pas bien sûr, mais pas ici. "

Comment j'allais pouvoir tourner ça ? Si ça vous dit on se fait une p'tite balade de santé dans votre tête ? Non, trop direct bien sûr... Je tressailli légèrement en me rendant compte que je lui serrai toujours la main. Je retirai prestement la mienne, un peu mal à l'aise. Je n'appréciai guère les contacts qui duraient.

" - Si vous me faites confiance, je vous promets de ne point vous mettre en danger. "

C'était assez mal tourné, certainement trop pompeux, mais c'était tout ce que j'avais réussi à sortir.

Sa question était drôlement posée et avec un peu de gêne. Bon, pourquoi pas? Je vais tout de même lui mettre au courant.
-"Vous savez, j'ai un émetteur cérébral collé sur ma tête. Une onde nerveuse qui m'est propre le tient actif. Une onde, normale, comme n'importe qui peut en créer, mais qui reste que si je la génère, en étant éveillé..."
Je me demande si elle voit où je veux en venir...
"Vous avec remarquée la centrale nucléaire pas loin à l'Est? Enlever l'émetteur de ma tête où le priver de l'onde ferait se lancer un paquet de C4 à côté du noyau nucléaire...et j'aimerais éviter ça..."
Bon, j'ai peut-être pas tout détaillé, mais en gros c'est ça...mon ultime précaution.
"Si vous ne touchez pas ni à l'émetteur ni à mes ondes cérébrales, nous irons tous bien, et je vous fait confiance. Où voulez-vous aller?"
Je ne sais pas ce qu'elle compte faire, mais bon, elle semble juste vouloir discuter. Je ne vois pas de problème à discuter avec quelqu'un qui me le demande avec autant de gêne.

Invité

Je souris quand Aby vint me dire qu'elle allait jouer, cela faisait longtemps qu'elle ne l'avais pas fait, et je la laissait donc faire comme elle le sentais, elle étais assez grande pour cela. Néanmoins je notais la réaction de ce cher cadavre ambulant et remarqua qu'elle avait fait le lien. Cependant leur conversation ne intéressait pas et j'attendis patiemment que Road vienne nous chercher dans et endroit perdu. Je n'avais plus envie de courir pour rentrer à la maison.

- Bon jeu Aby-chan.

Il fallait qu'il reste éveillé ? Mes yeux s'agrandirent légèrement. Je n'avais pas pris ce détail en compte, mais c'est vrai qu'il ne devait plus avoir trop besoin de dormir... Mais ça allait poser un tout petit problème... Quoique, si j'arrivais à la jouer très rapidement, je pourrais faire en sorte que son corps continue d'envoyer des signaux comme s'il était encore réveillé. Mais ça allait être chaud, très chaud. Je me grattai un peu la joue en signe de réflexion. J'en étais capable, pas vrai ? Normalement j'arrivais dans leur esprit un peu avant qu'ils ne s'endorment, donc c'était jouable. Mais au pire, si je faisais une fausse manipulation, les seuls à être touchés seront Tyki et ... - je l'ai sur le bout de la langue ! - ... Iori ! Je me félicitais brièvement et mentalement d'avoir réussi à retenir son nom. Mais là n'était pas la question.

" - Disons que nous n'avons pas besoin de bouger. Je vous retrouve dans un petit instant. " répondis-je avec un sourire à la fois rassurant et énigmatique.

Mes mains commencèrent à s'effriter et à disparaître, puis ce fut le tour de mon visage, et enfin du reste de mon corps. Lui, il allait commencer à se sentir las normalement, et il risquait de s'endormir comme une masse. Pas une minute à perdre ! A peine fus-je matérialisée dans sa mémoire, j'invoquais mon petit calepin et mon crayon et y inscrivit les éléments nécessaires à la conservation des ondes cérébrales. Normalement, ça allait fonctionner.

Je rajoutai ensuite plusieurs lignes d'écriture manuscrite. La chambre des Souvenirs se meubla comme un salon, et j'optai finalement pour une décoration à la française, et je fis en sorte que le 'corps' de mon invité apparaisse dans le salon même afin qu'il n'ait pas à traverser toutes les douloureuses épreuves que je fais normalement passer à mes victimes. J'étais là pour discuter, pas pour torturer.

Bluffé par ce qu'il se passait, je me laissai faire...
Sans trop tarder, je me retrouvai dans un salon décoré par ce qui semblait être à la française...
-"Hm...on est où?" adressai-je comma ça, sans pour autant avoir vu la Noah.
Une décoration soignée...je ne pus m'empêcher de prendre place sur un fauteil. C'est vrai que discuter das un endroit comme celui-ci est beaucoup mieux que- Shocked

L'onde! Je me concentrai pour voir si je ne l'avais pas relâchée pour me rendre compte que je pouvais toujours la contrôler, mais un sentiment était différent...comme si je n'avais plus besoin de m'en occuper...
Bon au pire, depuis les quelques secondes que je n'y fais plus attention, il serait trop tard. Je n'y fis donc plus attention. Où est donc E1-....Abyssia. Quel nom hors du commun. Il me fait penser à l'endroit dans lequel je me retrouve subitement, comme si j'étais prisonnier des Abysses de l'esprit de quelqu'un. Hm...ma vision des rimes est pathétique...

Je ne répondis pas tout de suite à sa question, en vérité, je n'étais même pas certaine de l'avoir réellement entendu s'adresser à moi. J'étais trop concentrée sur ce que je voyais pour me rendre compte que mon invité s'était déjà matérialisé et assis dans un fauteuil. En même temps, c'était la première fois que je tombais face à ça : l'une des bibliothèques, celle qui contenait tous les livres liés à l'anatomie de mon invité, était recouverte d'immenses chaînes blanches qui luisaient faiblement. Un cadran d'horloge ornait en son milieu l'immense bibliothèque, mais les aiguilles restaient immobiles. Une explication au fait que son corps ne pourrissait pas ?

Finalement, je pris conscience du réveil de Iori et je me tournais vers lui. Il semblait encore un peu sonné mais pas effrayé malgré le changement radical d'environnement. Je notais encore quelques mots sur mon calepin, avant de le faire disparaître dans un pan de ma robe, et un petit plateau apparu dans mes mains. Sur ce plateau, un panier de viennoiseries exquises, des tasses encore vides et une théière fumante. Je vins m'installer dans un fauteuil en face de celui de mon invité, je déposai ensuite le plateau sur la table basse qui nous séparait et entrepris de remplir les tasses.

" - Nous sommes dans votre chambre des Souvenirs. Ici se trouve votre vie entière, enfin, votre passé bien sûr. "

Je lui tendis une tasse sur sa soucoupe avec un sourire serein. Il avait de la chance, rares étaient les humains conviés dans leurs Souvenirs juste pour une conversation autour d'un thé... En vérité, il était bien le premier.

Malgré le changement radical d'environnement, la pièce resta accueillante. Abyssia me tendit une tasse de...thé?
-"Merci de votre hospitalité...dans ma tête?"
Mon visage laissa légèrement transparaître mon embarras. Oh non, j'ai été cynique sans m'en rendre compte. Je regardai la tasse mais je m'y résolus pas à la boire. Boire dans mon esprit...je me demande de quoi elle est constituée. Ça fera partie des question à lui poser. Pour l'instant, je suppose qu'elle en à plus que moi, sans quoi elle ne m'aurait pas proposé de venir ici.
"Vous avez des questions? J'y répondrai à mon bon vouloir...même si je ne pense pas avoir quoi que ce soit à cacher..."
Mon visage paraissait plus détendu, non pas parce que je me sentais en sécurité, mais parce que je ne voyais aucune raison de paniquer. Des des situations comme celle-ci, perdre son calme est inutile. Soit on y passe, soit on continue à vivre. Dans mon cas, expérimenter un traumatisme mental temporaire ou pas est la question. De toute façon, j'avais l'émetteur, mais ça paraît encore plus douloureux, alors je ne l'utiliserai pas de sitôt si j'avais le choix...
Quelle question pourrait-elle bien vouloir me poser?

Mon visage s'agrandit à sa première remarque. Il n'avait pas tout à fait tort, en vérité, il était même en droit de se montrer aussi cynique. Mais je me gardais bien de répondre, renfonçant dans le fond de ma gorge toutes ces phrases mauvaises et hérissées de piques qui n'étaient dignes que de l'Autre. D'ailleurs, en parlant d'Elle, je la trouvais terriblement silencieuse. Sûrement qu'elle avait préféré aller dormir, à mon grand bonheur.

Je portais ma tasse brûlante à mes lèvres et souffla doucement sur le breuvage que je savais délicieux. Et je remarquai ensuite que mon invité n'en faisait pas de même. Une réticence ? Il est vrai qu'il ne pouvait pas être sûr de ce que contenais sa tasse, mais il pouvait être rassuré : il n'y avait aucune trace de poison, ni dans le thé, ni dans les viennoiseries. Je pris une petite gorgée en gardant mon regard posé sur mon invité, l'air de lui dire qu'il n'y avait aucun danger, aucun mal, à boire ce thé.

Sa seconde phrase me fit reposer ma tasse sur ma soucoupe, la soucoupe sur la table basse, après quoi je pris le temps de croiser les jambes et les mains avant de daigner répondre quoique ce soit. Et je souriais toujours, gentiment en plus ! Je me surprenais moi-même...

" - Ce serait bien aimable de votre part de me répondre, je ne m'attendais pas à une telle coopération de votre part. Et sachez que c'est donnant-donnant, une question chacun à tour de rôle, cela vous va ? "

J'avais été élevée par ce principe, l'un des rares principes inculqué par le Comte que je voulais bien suivre à la lettre. Un petit dérivé du œil pour œil, dent pour dent, en version plus édulcorée, plus facile à apprendre à une petite fille.

Elle semblait surprise de ma coopération. Quel intérêt de s'opposer? J'y gagnerais strictement rien. Sa proposition me surpris un peu, surtout accompagné du fait qu'elle me demandait si ça m'allait. J'ai le choix? Apparemment oui, même si je pense avoir moins de questions et vite être à court, lui laissant rapidement à court de chances d'en poser.
Un coin de sourire s'afficha sur mon visage. Tu vas le regretter...
-"Très bien, ça me va. Quel est l'espérance de vie moyen d'un Noah?"
Comment je peux être aussi horrible envers un sourire aussi gentil? Bon, c'est juste pour voir sa réaction...
Elle semblait apprécier son thé. Qu'est-ce qu'il s'y trouve? Peut-être boit-elle mes souvenirs? Bon, au pire, contrairement à quand j'étais humain, je n'ai plus à craindre de les perdre... Mes souvenirs...quel goût amer il doit avoir ce thé. Si j'essayais les viennoiseries? J'en pris une au hasard et la goûta. Un goût agréable, qui me rappelait ceux que j'avais déjà goûtés. En l'appréciant jusque sa fin, je me rendis compte, une fois fini, d'un arrière goût.
Salé?

Je penchais légèrement la tête sur le côté en faisant mine de réfléchir. Voulait-il parler du Noah en lui-même, ou de l'humain qui se faisait posséder par la Mémoire du premier ? Il n'avait pas été très précis, aussi n'allais-je pas prendre la peine de donner une réponse trop concise. Je me mordis cependant la lèvre inférieure. Cette donnée n'était normalement accessible qu'à nous, les soit-disant véritables apôtres, mais finalement, je me moquais pas mal de ces règles, les secrets étaient fait pour être révélés, non ?

" - Je dirais qu'un Noah en pleine santé et qui ne se met pas en danger peut vivre éternellement. Mais bien sûr, ce n'est qu'une supposition. " précisais-je avec un sourire qui en disait long.

Pour le moment, aucun mélange humain/Mémoire de Noah n'avait tenu jusqu'à aujourd'hui, mais certains de mes confrères étaient terriblement âgés. Bon, à mon tour de poser une question... Mais par laquelle commencer ?

" - Est-ce que vous avez une sensation de "cœur fantôme" ? Un peu comme ces personnes qui perdent un bras ou une jambe mais qui ont toujours l'impression de le sentir ? "

Mon regard se fit sérieux, contrastant avec ce sourire faiblissant qui persistait cependant encore sur mes lèvres. Je n'avais pas su freiner cette question, qui pourrait paraître assez direct, mais aussi assez saugrenue... Comme si on pouvait ressentir que l'on avait cœur... Mais bon, sait-on jamais.

Un Noah peut donc vivre éternellement? Intéressant... Je me demande comment ils s'occupent, eux. Ah oui, c'est vrai. Satisfaire leurs Noahs intérieurs, comme par exemple avec le carnage, l'ivresse, et j'en sais rien quels sont les autres...ça fera office de ma prochaine question.
Sa question suivant lui fit prendre un ton plus sérieux, ce qui pourra un peu le mien aussi à en montrer un peu. Qu'est-ce que ça fait de ne pas avoir de cœur? Hm...comment expliquer ça?
-"Une sensation, coeur fantôme, hm. Hé bien non. J'ai préservé mes autres sens, mais ils saturent très vite. En l'absence d'alimentation en oxygène, mon sens du toucher peut sauter si il est exposé à trop de douleur. Si vous voulez, c'est comme lorsqu'un humain perd connaissance si vous lui tranchez ses bras et ses pieds où que que lui arrachez ses intestins. C'est morbide, je sais, mais c'est la meilleure explication. En conclusion, je ne remarque pas, mais quelques changements physiologiques persistent."
Détaillé, j'espère. Je n'ai pas eu le temps d'aller plus loin dans les études de mon vivant, donc mes ressources sont plus lentes à se former. A mon tour.
"Dites, quel est votre...attribut? Vous savez, pour Mikk, c'est le plaisir."
Vu où l'on se trouve, ça doit être quelque chose comme la mémoire.

» Rassemblement suspicieux...