Retour au bercail [Pv. Gabriel]

Je me levai, et j'approchai de la petite Noah. Dans son sac, Tsuki brulait... Il est vrai que comme ça, elle était vulnérable. Et je pouvais la tuer sans problème. Mais... Quelque chose dans ma tête, me disait de ne pas le faire... De juste regarder.

J'avais la désagréable sensation de me sentir observée, et mon léger sommeil ne dura pas bien longtemps. Surtout que ma position n'était pas des plus agréables pour dormir et que l'os de mon coude s'enfonçait douloureusement dans la chair de ma cuisse. J'entrouvris les yeux, me demandant si c'était Oboe qui était revenu à la charge.

Même pas. C'était juste l'autre Noah... Je failli me rendormir comme si de rien n'était, mais mon esprit finit par assimiler l'information, mais surtout que le fait de s'endormir dans la même pièce qu'un fou dangereux n'était pas vraiment conseillé, sauf pour les personnes à tendances suicidaires bien sûr. Ça n'aurait pas dérangé l'Autre, mais moi si. Je ne le sentais pas ce Noah. Certes, il s'était montré courtois et m'avais laissé en apprendre un peu plus sur Jack l’Éventreur, mais qui sait s'il n'avait pas la soudaine envie de mettre en pratique ce qu'il venait de lire et de trier ?

Je redressais mon frêle corps qui s'était automatiquement affaissé lorsque je m'étais un peu laissée aller, mais mes yeux ne voulaient pas s'ouvrir normalement. L'appel aux rêves était trop fort, mais quels rêves ? Je n'en faisais jamais, ou alors je n'en gardais aucune trace à mon réveil. Je tentais de remettre ma tête droite mais celle-ci me semblait trop lourde. Tant pis ! Advienne que pourra, mais moi je voulais vraiment dormir, et pas dans ma chambre - juste pour ne pas avoir à obéir à mon golem lapin... Je repliais mes jambes contre mon corps et me cala contre le dossier du fauteuil, avant de refermer les yeux.

Je souris. Cette jeune fille ne me faisait nullement confience. Et je comprenais un peu... J'avais voullu la tuer, quelques heures auparavant...
Je repris le recuil doucement, et je m'assis non loin de la Noah,dans un même fauteuil.

Je sentis que l'on prenait le livre mais je ne réagis même pas. Je me sentais un peu mieux et prête à me laisser sombrer dans le merveilleux pays des rêves... Une petite voix, au fin fond de ma tête, me susurra que c'était à moitié une mauvaise idée, mais une idée tout de même alléchante. L'Autre me fis même savoir que si j'en avais besoin, elle pouvait toujours ressortir. Mais elle pouvait toujours courir.

J'aurais bien aimé pouvoir dire que je rêvais de petits poneys roses marchant sur des arc-en-ciels aux couleurs criardes, et qui couraient ensuite dans des champs de barbe à papa, mais néant. Mon rêve, si c'en était un, était vide, un vrai trou noir.

Lorsque je m'éveillais à nouveau, le ciel était à peine teinté de rose par le levé du soleil. Je dépliais mes jambes, et celles-ci me semblèrent parcourues par d'innombrables fourmis. Je les agitai doucement afin de les éveiller mais je ne me levais pas, j'étais bien assise.

Je m'était aussi endormie. Lentement, très lentement... Mais je m'étais endormie. Je rêvais de sang un peu partout, de la chait fraichement découpé... Des super rêves, quoi...
Je m'agitais un peu sur mon trop petit fauteuil, un petit sourire du coin flottait sur mes lèves...
Le recuil était encore dans ma main, doucement posée sur ma poitrine qui se levait au rythme de ma réspiration. Qui, elle, était très lente...

Je remarquai que le Noah était encore endormi. Il faisait beaucoup moins peur comme ça, même avec le petit sourire qui en disait long sur ses lèvres. Je finis par me décider à me lever. Pas de traces d'Oboe, c'était étrange mais tellement agréable à la fois. Je quittai sans bruit le salon bibliothèque et rejoignit à pas de loup la cuisine. Ceux qui dormaient au manoir étaient certainement encore plongés dans leurs rêves, alors je ne voulais pas risquer de les réveiller, surtout que certains étaient d'une humeur terrible le matin.

Je revins rapidement dans la bibliothèque, et je déposai doucement sur la petite table basse, qui se trouvait au centre des fauteuils, un plateau argenté. Sur celui-ci se trouvait une théière fumante ainsi que des scones aux fruits rouges, des croissants et des tranches de brioche. Je me servis une tasse et la porta à mes lèvres sans un mot. Il y en avait une autre, prête à être remplie, pour quand le Noah au bois dormant se déciderais à ouvrir ses yeux.

Au contact de la douce lumière, et à l'odeur du thé qui vint me chatouiller le nez, j'ouvis douceent mes yeux. Il n'était pas encore très tard, vu le cile de dehors. Lentement, je me r'assis sur mon fauteuil.
La première chose que je vis, c'était le plateau d'argent où se tenait une tasse de rhé, encore fumante. Et la deuxième chose, c'était la jeune Noah qui se tenait à cotée de moi, et qui buvait déjà son thé.
Je m'assis en tailleur, puis je montrai le thé du doigt:

-Puis-je...?

Je reposai doucement ma tasse sur sa soucoupe avant de m'emparer de la théière en hochant vivement de la tête.

" - Bien sûr ! " répondis-je avec bonne humeur.

J'étais comme ça au matin, il me suffisait de quelques minutes pour émerger et pour retrouver presque aussitôt mon entrain habituel. Je remplis la tasse vide avec le thé. Je l'avais préparé moi-même, je n'aimais pas que les Akumas me préparent à manger, je trouvais ça... répugnant ? Oui, ce devait être le bon mot pour décrire ce que je ressentais. Enfin bref, je reposai ensuite la théière et pris un scone. Je le portai à mes lèvres et mordis dedans. J'avais faim, du fait que je n'avais pas dîné hier - quand on rentre à près de minuit après avoir accompli une mission barbante, on a même plus l'envie de se faire un plat de pâtes...

-Bien sûr !

Je pris doucement la tasse et je la porta a ma bouche. Le thé me brula la gorge, mais malgré ça, ce thé était très bon. Il n'était certainement pas préparer par un Akuma. Sa se sentait directement!

-Es-ce-que c'est vous qui avez préparer ce thé...? demandais-je finalement.

Je me contentai de répondre par une brève inclinaison de la tête ajoutée à un faible sourire. J'espérais qu'il le trouvais bon, pas comme Oboe qui le trouvait toujours soit trop amer, soit trop sucré... Je finis par lui poser une question sur un ton doux, après tout il venait seulement de se réveiller, il fallait lui laisser le temps de se réveiller complètement.

" - Il n'est pas à votre goût ? "

Oh oui, c'était ça ! Il était pas bon mon thé. Oh que je me haïssais d'avance, j'étais vraiment qu'une incapable, même pas fichue de faire infuser correctement des feuilles... Je baissais les yeux sur ma tasse et mon scone, reprenant silencieusement une bouchée de ce dernier.

-Il n'est pas à votre goût ? demanda-t-elle, doucement.

Se ne fus que mon thé fini, que je relevai mon regard non-réveiller vers elle. Je lui repondis, d'une assez petite voix:

-Si si. Il est délicieux, c'est tout...

Je baillai un petit moment.

C'est tout... Mouais, je n'en était pas vraiment convaincue mais bon. Il semblait encore à moitié dans le cake, je ferais mieux de ne pas l'ennuyer plus. Je me calai à nouveau dans le fauteuil, mais en travers de celui-ci, de manière à ce que mes jambes pendent d'un côté et que mon dos soit bien appuyé contre l'accoudoir.

Mes yeux se fixèrent au plafond. Il était blanc, sans motifs, blanc uni quoi. Je posai ma tasse et sa soucoupe sur mon ventre, priant un peu pour que le tout garde son équilibre, et gardai mon scone en main, en rognant un bout de temps en temps. Le petit déjeuner était un moment sacré, enfin, de mon point de vue, car c'était le seul repas que j'arrivais à pouvoir me préparer sans l'intervention des serviteurs de la maisonnée. Alors je le savourais, contrairement aux autres repas de la journée.

Je me repris du thé lentement, et en me battant pour garder les yeux ouvert. Mais, peine perdu, je fermai les yeux. Je restai cependant réveiller, et je fis tremper mes lèvres dans le thé chaud.

Je battis légèrement des pieds, par habitude, et ma tasse tressauta à chaque soubresaut. Le liquide qu'elle contenait faillit passer par dessus bord, mais il resta sagement dans son récipient. Je mis en bouche distraitement le dernier morceau de mon gâteau, les yeux toujours rivés au plafond qui était pourtant tout ce qu'il y a de plus banal.

Dire qu'il y a même pas dix heures, ce Noah était prêt à me réduire en charpie juste pour rire un peu, et là, je me retrouvais à partager un petit déjeuner avec lui, comme si de rien n'était. Ces évènements, je les avais déjà classés dans la partie "passé" de mon inventaire mémoriel. C'était fini, pour le moment bien sûr, je savais très bien qu'un jour ou l'autre on finirait à nouveau à se "chamailler" si l'on peut dire. En attendant, je profitai de ce petit instant de calme. Car dans pas longtemps, je savais que mon golem finirait par pointer le bout de sa truffe, qu'il m'incendierais par rapport à mon comportement, et que j'aurais à nouveau une mission insignifiante à remplir avant la fin de la journée... La routine en somme.

Je portai ma tasse à mes lèvres et pris une petite gorgée du liquide brûlant.

Dans ma tête, toutes des images me revinrent rapidement. Elles me iraient vers le monde des rêves, et je fus obliger d'ouvrir les yeux pour ne pas de nouveau sombrer dans un sommeil comateux. Je dus me lever un moment, et je marchai quelques mètres vers la bibliothèque dans l'èspoire de prendre un livre, et par la même occasion de me dégourdir les jambes parcouru de minuscules fourmis. Cela était bien désagréable!

Je pris le premier livre de ma portée: "l'infinie monde aux tristes histoires." Je soupirai douloureusement.

Mon regard obliqua légèrement en direction du Noah lorsqu'il se leva, mais c'était plus une réaction instinctive qu'une marque d'intérêt. Je reportai ensuite tranquillement sur le plafond. Mais celui-ci n'arrivait plus à retenir tout mon attention. Je fermai donc les yeux, lassée de regarder autour de moi.

Je reposai la tasse sur sa soucoupe, toujours en équilibre sur mon ventre qui se soulevait calmement au rythme de ma respiration. Je me sentais bien, peut-être que j'allais pouvoir me rendormir un peu, juste un tout petit peu...

La porte s'ouvrit alors en grinçant et Oboe vint me tirer le bras, manquant de faire renverser mon thé. Je pris ma tasse en main et me redressa péniblement. Le lapin me dardait de son unique oeil rouge et semblait fort mécontent.

" - Tu as découché, je vais le dire au Comte si tu continues à n'en faire qu'à ta tête ! Et tu sais ce qu'il te feras, hein ?" me gronda-t-il à voix basse.

J'agitai lentement la main pour lui montrer qu'ils pouvaient toujours courir, lui et ses leçons de morale. Du regard, il me somma de me lever. Je finis par m’exécuter, sachant très bien ce que j'encourrais si vraiment le golem allait jouer son rapporteur...

Je me retournai malicieusement vers le golem de la jeune Noah, avant de dire avec toute autant de malice:

-Oh... Vous nous quittez déjà?

Je penchai la tête en arrière pour accentué mon fausse air déçu.

-Je n'ai même pas eu le temps de vous parlez, Oboe...

Ma voix, glacial au possible, jeta un froid dans toute la pièce.

Je lançai un regard neutre au Noah. Il en fallait peu pour effrayer Oboe, et j'adorais jouer la dessus, mais j'avais quand même appris, au bout de quatre ans, que lorsque le lapin faisait cette tête là, qu'il valait mieux ne pas trop l'énerver. Le golem posa son oeil sanglant sur le Noah, mécontent.

" - Comme si j'aurais envie de vous parler, j'ai des choses plus importantes à faire, moi ! "

Et, lorsqu'il prononça son dernier mot, il me fusilla presque avec son petit oeil de couleur pour bien montrer que cela valait aussi pour moi... Je me déplaçais jusqu'au second fauteuil et ramassa le recueil de poèmes. Personne ne se plaindrait que je l'empruntais, c'était juste un livre parmi tant d'autres. Je poussai un petit soupir avant de me diriger vers la porte. Juste avant de passer la porte, je marquai un arrêt.

" - Au fait, dis-je en tournant la tête vers le Noah, si un jour vous voulez jouer, Elle vous attends. "

Un petit sourire naquit sur mes lèvres, le genre de sourire qui était plus souvent sur le visage de l'Autre que sur le mien. Après quoi Oboe me poussa, me balança mes bottes dans les bras et m'obligea à sortir parce que soit disant on aurait un emploi du temps chargé.

Je regardai les deux personnes partirent précipitamment avec un mélange de satisfaction et d'un autre sentiment plus que bizarre...
Mais je fini par répondre en lâchant un long soupire:
-Et bien, si vous avez mieux a faire, Oboe...

Je fixai un la plus jeune Noah, avant de répondre également a sa phrase:
-Je ne compte plus vraiment m'amusé avec vous... Ni même avec l'Autre... Mais si Elle le veut, je suis tout a sa disposition.

» Ah Londres, enfin.... [P.V: Gabriel]
» Commentaires pour Gabriel
» Un Noah prisonnier !(pv Gabriel!)
» Gabriel, Noah~ [Validé par Abyssia]
» Paris et ses rencontres... [PV. Shiry & Gabriel]