Mixité oblige [pv: Abyssia]

Cela allait bientôt faire 2 heures que je me relaxais dans les bains du manoir, salle qui, bien malgré moi, était mixte. Cependant, pour le moment, et pour longtemps j’espérais, je suis seul dans cette grande salle embué ou l'eau tombait gentiment en cascade en coté de moi, si bien que l'eau s'écoulais aussi sur mon épaule.

Les bains étaient un endroit que j'affectionait presque autant que la bibliothèque. Dans cette endroit je pouvais réfléchir sans le bruit incessant des jumeaux, sans l'odeur de cigarette de Tyki, et, enfin, sans l'autre brute qui réclamait ces sucreries à tout moment.

Et puis, cette salle m'aidait également à réfléchir. Réfléchir à tout et n'importe quoi. Là, par exemple, je réfléchissais à ma vie humaine. Le détour que j'avais effecteur dans ma mémoire lors de ma rencontre avec la jeune Noah Abyssia, j'avais pus voir certaine chose. Le physique de ma mère, dont je n'avais avant cette évènement que de très vagues souvenirs.

Ainsi que la lettre. Bon, je dois avouer que ce détaille est un des plus futiles, mais je me demandais pourquoi ce bout de papier avait été placer en une évidence pareille... Avait-elle eut dans ma vie une importance capital? Mais mes pensées furent coupées net par des bruit, très léger ,certes, mais des bruit tout de même, de pas tout près d'ici..

Je m'étais débarrassée de plein de choses, à commencer d'Oboe qui avait interdiction de me suivre dans les bains, de mes bottes, abandonnées précédemment dans ma chambre afin de gagner du temps, et puis aussi de mes bas, ôtés vivement dans le couloir désert qui séparait ma chambre à la salle d'eau. J'allais pouvoir me relaxer un peu, sans avoir mon golem pour me faire la morale et pour me dire comment je devais me laver, sans Akumas dans les pattes, sans... Bref, du calme et du repos.

Je poussais doucement la porte menant aux bains, entrai et la refermai machinalement derrière moi. Je ne cherchai pas à savoir si quelqu'un l'occupait déjà, normalement il n'y avait personne à cette heure-ci de la journée. Je lâchai un petit soupir de soulagement tout en serrant ma grande serviette blanche, soigneusement pliée, contre moi. Il me tardait de pouvoir me glisser dans cette eau chaude, brûlante même, et de m'y laisser aller. Enfin un moment à moi !

Rien que le doux clapotis de l'eau parvenait déjà à m'apaiser. Je me mis dans un coin, face au mur, posai la serviette à mes pieds, et commençai à déboutonner ma robe, tout en me disant que le Manoir était de moins en moins calme ces derniers temps. Les missions se faisaient plus rares et plus courtes, comme si le Comte attendait que nos ennemis bougent d'abord leurs pions. Mais le fait que les Noah stagnaient ici devenait vraiment irritant. Les Jasdebi enchaînaient bêtise sur bêtise. Ce matin, ils avaient réussi à briser une antiquité qui trônait dans le hall. Les réserves de sucre devaient être réapprovisionnées tous les jours, et les repas de famille étaient étouffants. Heureusement que j'avais pour habitude de manger dans ma chambre, sauf quand Road m'obligeait à venir avec eux.

Je laissai glisser ma robe le long de mon corps et secoua un peu la tête pour que ma chevelure retombe plus correctement. Tss... Fallait que je la lave, j'avais percuté un certain balourd et sa sucette s'était accrochée à mes cheveux, les rendant tout collants. Je vous jure, si j'étais pas obligée de rester habiter ici, il y aurait déjà belle lurettes que je me serrais trouvé une autre demeure. J'ôtai les agrafes de mon soutien-gorge et le fit tomber sur ma robe. Allez ma grande, bientôt un bon bain chaud, ça te remettra les idées en place !

J’étais un peu plus sur mes gardes. Qui osait venir me déranger?! Je crois que cette personne ne tient pas à sa vie! Mais calmons-nous, respirons. Je ne vais pas me mettre à tuer dans un des seuls… Non, c’était bien le seul endroit encore vierge de sang. C’est sacré alors.

Donc je ne peu pas tuer en ce sanctuaire. Je ris doucement en pensant a quelque chose : dans un manoir de tueur qu’est le notre, à nous Noahs, qu’il y a ne fus-ce qu’un endroit vierge de meurtre était très bizarre.

Je me coulai un peu plus dans l’eau pour la venue de cette personne Inconnu. C’était surement un Noah, ou, à la limite du possible, un Akuma. Je crois qui si c’est un Akuma j’aurais plus de chance : il m’obéira et repartira.

Le bain formait un large arc de cercle, agrémenté de décorations factices afin de lui donner un air de onsen japonais. C'était un des nombreux caprices du Comte. Moi j'aurais préféré une baignoire toute bête, ce qui aurait déjà ôté le problème de la mixité. Mais bon, comme personne n'osait aller ouvertement contre l'avis du Faiseur sur ce sujet, rien ne bougeait et les bains restaient ouverts à n'importe qui, n'importe quand. Une chance que j'avais observé les habitudes de la maison et de ses occupants, même si maintenant qu'il y avait foule au Manoir, certaines personnes préfèreraient sans doute aller se baigner aux heures creuses. J'avais failli me laisser avoir la dernière fois, j'étais entrée, prête à me déshabiller, jusqu'à ce que je vois l'autre portugais et les jumeaux en train de barboter. J'avais immédiatement refermé la porte.

Vu que j'étais seule, j'allais me faire un petit plaisir. C'était sur un coup de tête, aussi n'enlevais-je pas mon dernier rempart contre une nudité totale, et je m'emparais aussitôt du flacon de bain moussant qui trônait sur une des étagères. Je m'approchais de l'eau et le vida complétement dans l'eau avant d'aller le reposer là où je l'avais trouvé. L'eau commença à se recouvrir d'une épaisse couche de mousse qui finit par s'étendre à toute la surface. Je souris en contemplant mon œuvre. Un bain chaud moussant, rien de tel pour se détendre et-

Mon sourire se figea en croyant apercevoir une touffe grise près de la cascade. Je clignai des yeux et haussai les épaules. J'avais la berlue, moi. J'enlevai ma culotte et rentra rapidement dans l'eau. Les bords du bain avaient été travaillés pour former des sièges, aussi m'y installais-je. L'eau m'arrivait à la base du cou, et la mousse venait chatouiller mon nez. Je me calai contre la paroi et fermai les yeux de contentement.

Je remontais très lentement de façon à pouvoir voir l’inconnue… Qui n’était pas si inconnue que cala car ce n’était personne d’autre qu’Abyssia. Cella à qui je « pensais » justement. Je remarquai alors qu’elle avait vidé un flacon, créant un rempart de mousse sur toute la surface du bain.

Je me relevai presque totalement, pour que le jeune Noah remarque ma présence sans pour autant la brusquer. Je ne voyais rien de son anatomie et elle ne voyait rien du mien. Que demande le peuple ?

Quelle parte. Ouai, voilà ce que demandais le peuple qui habitais mon cerveau. Pouvoir réfléchir en paix m’étais maintenant presque complètement interdit : le bruit assourdissant que créait sa seule présence cachait toute les réflexions de mon cerveau. Et son peuple.

J'entrouvris les yeux. Le clapotis régulier de la cascade venait d'être interrompu par un autre clapotis, comme si quelqu'un venait de se relever. Mais j'étais seule, non ? Ce n'était que mon imagination, voilà tout. Je redressais cependant la tête afin de jeter un coup d'oeil rapide au reste de la pièce. C'était juste Gabriel... Mon esprit embrumé par la douce chaleur du bain finit cependant par recevoir l'information. J'ouvris en grand mes paupières et me redressa assez brusquement, sans pour autant me lever.

Pourquoi lui ? J'étais décidément maudite. Dès que je ne voulais pas le voir, il était immanquablement là. Comme si le Destin s'acharnait à vouloir me pourrir ma vie, déjà pas très joyeuse tous les jours. Enfin, sur ce coup là, j'avais aussi l'impression que je le dérangeait. Il était si pudique que ça ?

En tout cas, je n'allais pas bouger d'un pouce. Le bain était assez grand pour que l'on ne fasse pas attention l'un à l'autre et j'avais moi aussi droit à mon petit moment de repos. Je détournai les yeux, reportant mon regard sur le plafond blanc et me réinstallai confortablement contre la paroi du bain. Pour une fois, je n'allais pas me plier au bon vouloir des autres, non mais ! Je fis taire la partie de ma tête qui me criait qu'il était indécent de rester dans cette tenue en présence d'un spécimen de l'autre sexe, ce n'est pas comme si c'était le genre de truc qui m'intéressais. Je voulais juste me détendre, point barre.

A présent, je ne voulais qu'une seule chose... Des vacances. Je prendrais bien des vacances plus que mérité pour mes années de loyaux services. Aah, la neige de n"importe qu'elle pays pourrait faire l'affaire! Du moment qu'il neige ou qu'il pleuve, qu'il n'y ai pas de soleil, peu de gens... Le rêve complet! A, et aussi qu'il ai des gens à tués. Parce que, tout vacances que se soit, me Vie serrait encore plus pourrit si il n'y avait pas ses si belles choses que l'on nomme "crime".

Je finis par refermer les yeux et par me laisser bercer par le doux clapotis de l'eau. Il faisait si bon... Un petit sourire de satisfaction s'étala sur mes lèvres et j'oubliais totalement - enfin, j'omettais volontairement - la présence de la Mort dans la même pièce. J'étais bien, et c'était tout ce qui devait m'importer pour le moment.

Quelques souvenirs imagés, quelques brides fugaces traversèrent mon esprit apaisé. Je repensais à tout ce que j'avais déjà vu depuis mon éveil complet, tout ce qui s'était passé. Mais je ne voyais que le mauvais côté qu'abritait chaque journée, aussi me forçais-je à vider complétement ma tête et à penser un peu au futur. Rebelote, toujours un peu plus de noir à broyer... Je lâchais un petit soupir et me cala encore plus dans le renfoncement, de sorte à ce que l'eau m'arrive juste au dessous du menton.

Tiens ! Pourquoi je ne prendrais pas un peu de vacances ? D'accord, c'est pas comme si je travaillais autant que les autres Noah vu qu'on me reléguait toujours aux plus minces affaires, mais peut-être que le Comte me lâcherait un peu la grappe, qui sait ?

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