Une Rencontre Bien Imprévue [PV: Gabriel Lawliet]

Comme à l'habitude, les rues des villages japonaises étaient toujours aussi animées, à cette heure-ci. Les rires des passants. Leur sourire. Leur bonne humeur. La joie qui embellissait leur cœur, oubliant ainsi tous leurs malheurs. Le soleil était chaud et brillant, le ciel d'un magnifique bleu azure, et un doux vent faisait danser, au passage, ses longs cheveux bleus. Toute cette joie. Tout ça. Tout ceci lui donnait, affreusement, mal au cœur. Minako, qui avait connu tant de malheurs durant toute sa pauvre et triste existence, ne pouvait supporter de voir qu'elle était la seule à souffrir encore et toujours sans revivre cette joie d'antan. Elle ne savait plus comment rire ou même sourire joyeusement sans faire semblant...

Assise dans un sombre coin, les jambes repliées sur elles-mêmes, et sans que personne ne prête attention à elle, notre jeune demoiselle restait de glace à tout ce qui se passait tout autour d'elle. Il n'y avait que de la tristesse et du désespoir dans son regard qui était abaissé et fixé au sol. Les seuls vêtements qu'elle portait étaient dans un sale état, montrant ainsi la situation dans laquelle elle se trouvait en ce moment-même. Ses fines jambes étaient couverts de légères blessures et sales, tout comme pour le reste de son corps tout entier. Sa terrible maigreur était dût au fait qu'elle n'avait pas mangé, depuis un long moment. Elle se sentait tellement faible et perdue. Elle ne savait plus quoi faire ni où aller, ni à qui demander de l'aide. Elle restait toute seule dans son coin, sans bouger une seule fois. Attendant quelque chose ou bien pour se laisser mourir tranquillement et à petit feu que le destin vienne en finir avec sa pauvre vie misérable...

Une drôle d'agitation attira quelque peu l'attention de notre jeune bleutée. Levant le regard, elle vit un groupe de femmes qui tournait tout autour d'un homme fort bien habillé qui avait une rose rouge à la main. Une grand cape sombre cachait presque tout son corps en entier ainsi que cette fameuse tresse ramené sur son torse. Bizarrement l'homme en question semblait ne pas vraiment apprécié ça. Devait-il choisir l'une d'entre elles comme étant la plus jolie et lui donner la rose ? Quoi que se n'était pas de ses affaires, en fait...

En plus, rien qu'à voir les habits de ses mêmes filles, il allait sûrement choisir celle qui avait les plus beaux habits ou le plus joli minois possible. Rien à voir avec le cafard de rue qu'était Minako. D'ailleurs, elle s'en fichait pas mal. Son regard resta totalement indifférent à ce qui se passait avant de le rabaisser de nouveau vers le sol. Comme si ça l'intéressait, de toutes manières, ce genre de bêtises. Les secondes passèrent de nouveau lentement. Très lentement même, comme tout à l'heure.

Et ce n'est que quelques instants après qu'elle sentit la présence de quelqu'un tout proche d'elle. Levant de nouveau le regard, elle vit l'homme à la rose lui tendre cette dernière, sous les exclamations de protestation des autres «prétendantes». Elle ne savait que dire et prenant la fleur, après quelques hésitations, elle le regarda timidement, les joues toutes rouges.


- Vous... Pourquoi moi, lui demanda-t-elle.

Elle me demanda pourquoi, les joues adorablement rouges, et la voix hésitante. Je lui souris un peu plus, en mettant doucement la rose de couleur carmine dans ses cheveux sombres. Je me tourna alors vers les autres filles, très sérieux. Mon sourire avait déserter mes lèvres alors que je regardais, chacune à leurs tour, les jeunes filles. Elles avaient toutes un air choquées sur leurs doux visages. Je laissa planer le silence quelques minutes, avant de m'asseoir à coté de ma jeune fille.
- Parce que vous êtes la seule qui méritez cette fleure. La seule à êtes réellement belle, tout cela au naturel.

Les spectatrices restèrent interdite encore un peu, avant de partirent, certaines en m'insultant. Je soupira alors en me retournant vers la jeune brunâtre. Elle avait de beaux yeux bleus pâle, et un corps plutôt bien formé. Je souris doucement à la jeune fille, pour essayer de la mettre en confiance. Mon Noah, Tsuki, se mit doucement à brûler, coller à ma peau, cacher sous ma cape.

Spoiler:

La rougeur sur les joues de la demoiselle se fit de plus bel. Pourtant, elle se sentait quelque peu intimidée par ce personnage sortis de nulle part ou presque. Elle ne savait vraiment pas comment réagir face à ça. Son corps tremblait légèrement, mais il tremblait bel et bien. D'ordinaire personne n'ose l'approcher, mais là... lui, il lui offert une rose en disant qu'elle était la seule à vraiment la mériter. Minako mériter mieux que toutes ces personnes mieux habillées et plus jolies qu'elle ? Elle n'arrivait pas à concevoir ça comme une réalité.

En plus de cela, il était venu s'asseoir à côté d'elle en lui disant ça. Malgré le fait que certaines de ces «gentes dames» - insultées soient-elles l'insultèrent, cela ne lui faisait rien du tout apparemment. Timidement, elle lui rendit son sourire, malgré la rougeur de ses joues et la gêne qu'elle ressentait.

- A... arigato, Monsieur. C'est vraiment très gentil de votre part, vous savez., lui dit-elle toujours de manière aussi timide.

Elle me remercia. Mais en japonais. Preuve que c'est yeux bridés n'étaient pas la seule chose qu'elle tenait de se beau pays. Je lui souris le plus doucement possible, avant de me coucher par terre, dos au sol, juste à coté d'elle. Je profitais du doux soleil sur ma peau. Soleil qui, lentement mais surement, commençait à décliner dans le ciel qui se faisait plus foncé.

Je me redressai alors à moitié, sur mes coudes. Je ne voyais que le dos de la jeune nippon, que je fixai un instant avec la bouche ouverte mais sans rien dire. Finalement, au bout de presque cinq minutes, je me recouchai cette fois ci en parlant.
- Quelle est votre nom, jeune demoiselle?

Je remis ma tresse blanche sur ma poitrine, alors ma jeune soeur brûlait de plus en plus sous mes habits.

De longues secondes - voire même des minutes, passèrent après ce qui s'était passé avec cette histoire de la rose. Minako ne savait pas du tout quoi faire ni quoi dire pour contrer cette étrange atmosphère qui s'était installé entre eux. Elle se sentait quelque peu mal à l'aise, ce qui la fit rougir de plus bel encore. C'est alors que le mystérieux inconnu lui demanda son nom. Le regardant toujours aussi timidement, elle lui répondit

- Je... je m'appelle Minako... Minako Nadeshiko pour être exacte. Et vous ? Qui êtes-vous, dites-moi ?

Elle avait replié ses jambes sur elles-mêmes et attendait la réponse de l'inconnu. Elle continua de le regarder, malgré la rougeur de ses joues, et ne pouvait que faire cela. Que voulez-vous qu'elle fasse de plus, mis à part ça ? À part se demander d'où il venait, qui il était et ce qui faisait par ici, je ne pense pas vraiment qu'elle puisse faire quoi que se soit de plus. À moins d'avoir des idées bizarres en tête, peut-être que... Non, vaut mieux ne pas y penser, je crois.

Elle me donna timidement son nom, sur lequel j'aquiecsa. Effectivement, c'était bien une japonaise. Et de pur souche. Je lui souris doucement lorsqu'à son tour, elle me demande qui j'étais. Je me rassis bien correctement, toujours en souriant. Je laissa passer quelques secondes de silence total, avant de lui répondre d'une voix presque joyeuse.
- Je m'appelle Gabriel... Lawliet Gabriel.

Je trouva un instant le rouge sur ses joues très mignon. Mais mon Noah me rappela violemment à l'ordre. Tsuki se colla à ma peau, alors que la chaleur qu'elle dégageait était cuisante. Je retins un gémissement, alors que d'une main discrète, je l'enleva de là. Mentalement, je suis intima de me laisser faire pur une fois, que je ferrais ma mission juste après. J'avais tout mon temps, alors pourquoi se presser?

Au moins, elle connaissait le nom de cet homme maintenant. Comme ça, elle se monterait peut-être moins intimidée par lui. Néanmoins, elle lui répondit qu'elle était enchantée de faire sa connaissance. Souriant toujours aussi timidement vers lui, elle lui demanda;

- Dites-moi, Gabriel-sama... Qu'est-ce que vous faites par ici exactement ?

En attendant sa réponse, Minako regarda le ciel d'un simple coup de l’œil. C'est là qu'elle remarqua que la nuit allait bientôt tombé. Le temps passait-il si vite que ça ? Elle-même n'avait pas vu le temps passer. Décidément, il était facile de perdre la notion du temps quand on est si désespéré que cela.

Il va falloir que je trouve un endroit pour la nuit et vite !

Oui, mais comment et où ? Et avec argent en plus ? Aux dernières nouvelles, elle était une sans-abri pauvre et seule. Ou peut-être pas si seule que ça...