Dures mémoires du passé [PV: Iori Rivers]

Quelle heure pouvait-il bien être ? Quand on regardait dans le ciel, on pouvait bien se douter qu'il était pas loin de minuit. Enfin, dans ces environs-là. De toute façon, savoir l'heure exacte n'aurait pas changé le problème de notre demoiselle. Non seulement elle avait failli se faire avoir par une bande de pervers, mais aussi, elle n'avait trouvé aucun endroit où passé la nuit. En plus, il fallait qu'il se mette à pleuvoir comme pas possible. Ah la la. Décidément, s'était pas son jour à notre demoiselle.

Donc, il pleuvait, il faisait nuit et grâce à son exceptionnelle sens de l'orientation, elle s'était complètement égarée au beau milieu de nulle part. Elle avait eu envi de se donner une baffe, juste pour se ''féliciter'' elle-même, mais son côté réaliste lui disait qu'il fallait mieux qu'elle se trouve un endroit où se mettre à l'abri de la pluie, rapidement. Elle avait donc marché et marché, pendant un très long moment. Combien de temps ? Aucune idée, mais juste assez longtemps pour qu'elle se retrouve à marcher au beau milieu de la nuit, maintenant. Pas un seul instant, elle ne s'était arrêtée pour prendre une pause pour souffler un peu ou même laisser reposer ses pauvres pieds. Notre jeune demoiselle était complètement tremblée, de la tête jusqu'aux pieds et ses cheveux s'étaient installés et collés le long de son visage, à cause de la pluie. Dans ses yeux, on pouvait voir qu'elle semblait perdue et désespérée. Ce qu'il lui faudrait, pour lui remonter le moral, s'était un signe ou à la limite un miracle, mais quoi exactement ?

Après un long moment à marcher sans cesse, Minako finit par apercevoir une lumière dans la nuit. Une lueur d'espoir s'afficha dans son regard, qui jusqu'à présent n'affichait que le désespoir. Hésitant un peu au début, la jeune fille se décida à aller voir d'où venait la fameuse lumière. Cela ne lui prit pas bien longtemps pour arriver à côté d'une auberge locale. En se rendant vers la porte, notre jeune demoiselle s'était donné une claque pour de vrai, cette fois, en se traitant elle-même d'idiote. En entrant à l’intérieure, elle se rendit au bar et demanda une chambre pour la nuit. Malheureusement, elle avait oublié qu'elle n'avait pas un seul sou sur elle et le propriétaire s'en rendit bien vite compte. Sans même dire un mot, ce dernier la prit par le col et la jeta dehors sous la pluie, avant de refermer violemment la porte. Le dernier espoir qu'elle avait espéré voir venait tout juste de s'en aller.

Elle se leva difficilement et se remit en marche dans les rues sombres et froides de la ville. Comme elle marchait sans trop se demander, elle avait finit par se ramasser au milieu du marché, vide et silencieux, où elle vint s'asseoir dans un coin sombre. Découragée et les jambes repliées sur elles-mêmes, notre jeune demoiselle restait de glace malgré le décor inquiétant du marché à cette heure-ci.

Une brise glacée me couvre par mon côté gauche. La pluie bat répétitive ment sur mon parapluie. Depuis combien de temps est-ce que j'erre sans but? J'ai essayé de maintes fois de mettre fin à mon existence, mais en vain. L'espoir et les objectifs sont si éphémères... On en trouve un, on s'y accroche autant que possible, mais on finit toujours par s'en délaisser.

J'avais, avec l'argent que j'ai gagné d'une manière où d'une autre, réussi à me payer ce parapluie. Ma dernière lessive date de ce matin donc de ce côté-là, je suis tranquille pour l'instant. J'avais néanmoins un petit creux, raison pour laquelle j'ai fini par traîner dans les marchés de cette vile perdue, même par ce temps de pluie. Il me restait tout de même un somme raisonnable, mais les marchands restaient méfiants à mon égard, sûrement à cause du Katana que je me trimballe. Même rangé dans son fourreau, le tout enveloppé dans du tissu, les gens semblent avoir le don pour repérer les armes blanches par ici.

Je m'approche d'une stand, un des seuls qui osaient espérer des clients par ce temps de pluie. La vendeuse, apparemment âgée de plus de 50 ans, lance un regard méfiant à l'arme enveloppée, attachée à mon dos par une sangle improvisée. Je pourrais tout simplement jeter ce katana, mais je l'ai depuis assez longtemps pour savoir que j'en ai besoin.

Au vu de l'ambiance qui règne dans ce marché, je préfère m'abstenir d'acheter quoi que ce soit, ce pour quoi j'aurais besoin de sortir mon porte-feuille, et attirer l'attention. Après réflexion, je préfère acheter quelque chose dans les magasins un peu plus loin en ville. D'ici, je peux apercevoir une sorte de papeterie, un magasin de vêtements, et...une supérette? Parfait.

En route vers la ville, je remarque une silhouette ce ce qui semblait être un sans-abris. Presque sorti du marché, un peu plus près, je lui trouve des cheveux un peu trop longs pour un sans-abri ordinaire d'ici. A quelques, mètres, je découvre un jeune femme, dont l'état misérable pourrait toucher le cœur de n'importe quel humain. Malheureusement pour elle, j'avais déjà vu et abandonné trop de gens à leur sort pour me soucier d'un particulier. J'avance comme si je ne l'avais pas vue, pour comme l'ignorer.

Assez près et juste avant de la dépasser, j'entrevois son visage, qui m'est étrangement familier, mais je ne le reconnais pas clairement. C'est alors que je fais demi-tour pour me placer derrière elle et l'abriter avec mon parapluie. Si on me demande pourquoi je fais ça, je répond tout simplement que l'ennui mène à sauter sur la moindre occupation, et découvrir si oui où non je connais cette personne pourrait faire l'affaire de quelques minutes, où quelques secondes...

Un drôle de bruit attira l'attention de Minako. Celui de la pluie entrant en contact avec un corps physique, comme celui d'un objet. Quelque peu intriguée, elle leva le regard et aperçu un jeune homme - mignon cela va sans dire, qui l'avait abrité sous son parapluie. Elle le regardait droit dans les yeux, ne sachant que dire. D'aussi loin qu'elle se souvienne, personne ne lui avait fait ça auparavant. Et surtout pas par un garçon. Qui était-il ? Son visage lui semblait familier, mais pourtant elle n'arrivait pas à le replacer. Et pourtant, il lui semblait l'avoir déjà rencontré.

- Vous, murmura-t-elle.

- Je ne voulais pas que tu vois ça... Et pour ça, je te demandes pardon. Cependant, sache que s'était pour ton bien.

Elle failli laissé l'étonnement gagné son visage, quand elle entendit cette phrase dans sa tête. Pourquoi maintenant, ici et devant ce jeune homme - inconnu possiblement soit-il ?

- Si jamais, tu as envie de te venger de moi... Essaie de devenir la plus forte possible. Accroche-toi à la vie, même au prix de ton honneur et de ta fierté. Et lorsque ce jour viendra enfin... Viens me trouver pour déverser ta vengeance sur moi...

La jeune bleutée sentit un léger frisson lui parcourir le long de son dos. Pourtant, elle gardait la même expression qu'elle avait depuis quelques secondes déjà. Elle ne savait pas du tout quoi faire ni quoi dire. Cela ne lui était jamais arrivé auparavant. Malgré la rougeur qui s'installa sur ses joues, elle afficha un petit sourire timide et baissa le regard vers le sol;

- A... arigato... Pour le parapluie...

Quand la jeune femme s'est retournée, mon impression ne changea pas. J'avais toujours l'impression de l'avoir croisée quelque part, mais je ne m'en rappelle pas...
Elle me remercia pour le parapluie. Cela dit, ce "arigato", qu'est-ce que c'était? Elle est japonaise? Mais que fait-elle ici? Dans l'état pitoyable qu'elle était, je voulais l'aider un minimum, avant de lui laisser. Cette fois-ci pourquoi? Pour la même raison que tout à l'heure, et peut-être aussi parce que j'ai envie de voir à quoi ressemble son visage un fois séché.
-"Il y à une auberge à proximité."
Je marque une pause. Est-ce vraiment une bonne idée? Va savoir, je regagnerai l'argent plus tard, ça m'occupera aussi.
"Je vous prend une chambre pour le nuit en attendant le lendemain, qu'il fasse beau. Ça vous va?"
Je cherche sûrement à me donner bonne conscience, c'est pas comme si un bonne action pouvait effacer toutes mes fautes de toute manière...où peut-être ai-je envie de voir sa réaction.
Je lui offre un toit et repars tout simplement. Acceptera-elle une telle offre?

L'invitation du jeune homme était tentante, mais elle se demandait pourquoi un inconnu comme lui voulait-il à ce point l'aider. De plus, devait-elle vraiment accepter une telle offre comme celle-ci ? Pouvait-elle se le permettre ? Il est vrai que se serait bien de dormir au sec, mais elle hésitait à accepter son offre. Et s'il avait une idée derrière la tête ? Après tout, c'était peut-être une sorte de pervers, mais comment le prouver si elle essayait pas ?

- Je... Et bien...

Ses joues avaient de nouveau prit une jolie couleur de rouge. Oh pauvre chou, elle est toute gênée maintenant. C'est mignon à voir. Elle baissa son regard un instant avant de le relever vers lui.

- C'est d'accord, mais dites-moi... pourquoi vous m'aidez ?

Bien qu'elle ne se sache pas d'où venait cet impression de familiarité, mais elle se disait que si elle acceptait son offre, elle finirait sûrement par se rappeler de quoi que se soit. Quelque chose me dit qu'elle va peut-être le regretter...

L'hésitation qu'elle porte à répondre à ma proposition prouve bel et bien qu'elle doute si elle peut me faire confiance où non, et aussi qu'elle à, en dépit de son état, une bonne capacité de raisonner. Beaucoup de sans-abris aurait acceptés de suite, croyant ne pouvoir tomber plus bas, où auraient refusés catégoriquement, par fierté, où par peur. On dirait que dans ce cas, elle à doutée, mais se rend quand même compte que ce ne serait pas de refus.

Mon estomac me manifeste sa présence par une petite douleur interne, cette douleur que l'on ressent lorsque l'on à pas mangé depuis un moment. On dirait que je dois vraiment manger... Je commence à avancer vers la supérette, en espérant que l'inconnue me suit.
J'ai vraiment envie d'aller m'acheter à manger, mais je ne pourrais pas entrer avec mon katana, et le laisser dehors serait risqué, prenant en compte le fait qu'on risque de me le voler quand j'aurais le dos tourné....je pense que la jeune femme pourrait m'aider à cela.
Elle me demande pourquoi je l'aide. Pourquoi?

-"J'aimerais m'acheter à manger mais je ne peux pas entrer avec ce qui est dans ce bout de tissu."
Je soulève la katana caché par le tissu en question, pour qu'elle sache de quoi je parle.

"Je voudrais que tu gardes le bout de tissu avec toi dans la chambre le temps que j'aille me chercher à manger. Je viendrai le récupérer ensuite, et nous serons quittes."
Je me rapproche peu à peu du magasin.

"Ce n'est pas que je te fais confiance. Prêter ça à n'importe qui reviendrait à lui donner fortement envie de s'enfuir avec. Je t'offre une chambre. Entre un toit pour la nuit et une chose sans grande valeur, je pense que le choix est vite fait."

Cela dit, je n'en suis pas convaincu. Cette chose sans valeur reste tout de même un katana, mais je ne pense que dans cet état, cette jeune femme ne pourrait pas s'enfuir loin avec. Je m'arrête devant le bâtiment. Le marché est laissé derrière, et la pluie torrentielle ne me permet plus de le voir. Néanmoins, l'ambiance de de l'avant cette supérette ouverte 24h/24, éclairée par les lumières, est un minimum plus rassurant que l'air froid et le tension qui règne dans un marché, qui ne devrait normalement pas être ouvert à cette heure-ci.

Hochant le tête, elle attendit le retour de l'inconnu en gardant le fameux ''bout de tissu'' dans les bras. Elle tremblait de tout son corps, mais ce n'était pas à cause de la chose qu'elle gardait pour l'autre. Disons plutôt qu'en plus du froid de la pluie qu'elle devait supporter, Minako se devait de garder son calme alors qu'elle ne cessait d'entendre ces paroles sans arrêt dans la tête.

- Je ne voulais pas que tu vois ça... Et pour ça, je te demandes pardon. Cependant, sache que s'était pour ton bien. Si jamais, tu as envie de te venger de moi... Essaie de devenir la plus forte possible. Accroche-toi à la vie, même au prix de ton honneur et de ta fierté. Et lorsque ce jour viendra enfin... Viens me trouver pour déverser ta vengeance sur moi...

Elle ne comprenait rien à rien. Notre jeune bleutée, qui avait perdu le fil de ces mots depuis si longtemps, venait tout juste de le retrouver, après un très long moment de vie pénible et douloureux en solitaire. Elle voulait savoir pourquoi, quand, dans quel circonstance et par qui, ces mots avaient fait cette entrée en scène dans la vie de notre bleutée. Pour tenter des les oublier, elle tourna le regard vers le bout de tissu qu'elle tenait. Pour un morceau d'étoffe s'était quand même un peu trop lourd. La demoiselle pouvait bien le sentir. Prise par la curiosité, elle s'empressa de l'examiner attentivement sans plus attendre. Une grave erreur que voilà...

Elle avait à peine bougé une petite partie de l'étoffe qu'elle aperçu une lame de métal argenté apparaître sans crier gare. Sans dire un seul mot, elle le remit en place. Ses tremblements s'étaient fait de plus bel encore. Tout cela lui rappelait quelque chose, mais quoi exactement ? Minako était sûre d'avoir déjà vu ça quelque part. Mais où, quand et pourquoi ? Au bout d'un moment, elle murmura à soi-même;

- Non... C'est pas vrai... Ne me dites pas que...

Une fois entré dans la supérette, je me suis rué sur les premiers biscuits en vue. Je sais que ce n'est pas conseillé à cette heure-là, mais j'ai vraiment faim. Et puis, c'est pas comme si je risquais grand chose...
La vendeuse à la caisse mentionne quelque chose d'incompréhensible pour moi, mais je peux au moins lire le prix. Il se trouve que j'ai la monnaie. Tant mieux. Je lui paie juste le prix, et me dirige vers la sortie.
Une fois le porte d'entrée poussée, je me retrouve en face de la jeune femme de tout à l'heure. Elle tremble bien plus qu'il y à quelques instants, et j'aperçois une partie de le lame de mon katana, en partie dégainé, qui dépasse du bout de tissu.

-"C'est mon katana. Fais attention, il à déjà pris pas mal de vies, et il est loin de s'être émoussé."

Je ré déploie mon parapluie et commence à me mettre en route vers l'auberge. Néanmoins, le visage de cette "inconnue" me dit vraiment quelque-chose. Il faudrait que je pense à lui demander son nom avant de la laisser...
Cependant, rien ne lui obligera à me le donner. Je me rend compte que j'ai un comportement assez froid depuis tout à l'heure...voilà donc ce que ça donne lorsque je ne cherche pas à paraître joyeux. Comme c'est déprimant...
Enfin, quoi qu'il en soit, c'est pas en réfléchissant sur ça que quoi que ce soit va changer.
Arrivés à mi-chemin jusqu'à l'auberge, isolés dans ce qui semblait être un terrain inondé, loin de la ville, laissée derrière, je m'arrête, et m'adresse à la japonaise perdue.

"-Dis, je peux te demander ton nom?"

Quand l'inconnu revint enfin, ce dernier lui dit de faire attention avec la lame du katana. «Il a déjà prit pas mal de vies.» Cette phrase semblait lui rappeler quelque chose, mais quoi exactement ?Sans dire un seul mot, elle se leva pour le rejoindre sous la parapluie et suivit le jeune homme jusqu'à cette fameuse auberge. Durant le trajet, la jeune bleutée ne cessait de se poser des questions sur celui qui l'aidait. Elle aurait beau penser à toutes les questions du monde, elle n'aurait jamais eu de réponses en vain. Au bout d'un moment, l'inconnu lui demanda son nom.

- Mon nom, lui demanda-t-elle timidement en se pointant elle-même.

Elle marqua une petite pause en se demandant si elle devait vraiment lui donner son nom. Lui donner son nom n'était peut-être pas une bonne idée, mais qu'avait-elle à perdre à le lui donner.

- C'est Minako. Minako Nadeshiko... Et vous...

Notre demoiselle n'avait pas eu le temps de répondre que des images du passé lui revinrent en tête. Les corps morts de ses parents. Elle, âgée de 9 ans environs, tremblant de peur de là où elle était. La lame d'un katana ensanglanté dont le sang coulait lentement de cette dernière. Et cet homme... Minako parvint enfin à se souvenir de son visage. C'était lui. L'inconnu qui se tenait pas bien loin d'elle. Il n'y avait pas d'erreur possible. Ces deux personnages n'était que la même et unique personne.

De nouveau habitée par cette peur, elle s'éloigna lentement de lui et se laissa tomber par terre, malgré la pluie qui tombait sur elle. Elle baissa le regard vers le katana, alors que les tremblements de son corps s'étaient fais de plus bel encore. Des larmes se mirent à couler les long de ses joues rougies par ce tourbillon d'émotions qui tournaient à grande vitesse dans sa tête.

- Je me souviens... Vous... Mes parents... C'est vous... juste sous mes yeux... c'est vous qui les avez tué...

Son nom résonne dans ma tête comme le son d'une cloche. Nadeshiko? Impossible...ce doit être un parent éloigné. Attends, l'information est trop récente. Elle vient juste de me donner son nom, qui ressemble beaucoup trop à un nom que je ne veux plus entendre, et donc mon jugement pourrait être altéré.
Il y à neuf ans de cela, j'ai tué les parents d'une gamine amnésique. Cette dernière était trop importante pour eux, ainsi le compte les avait-ils en vue. Tuer les parents pour que le compte ne la tue pas en retour, soit un akuma au lieu de deux; c'est là le principe d'un contrat que m'avait proposé un homme, en échange d'information sur Shin, que je cherchais à l'époque. De ce temps-là, j'étais tellement obsédé par lui que j'étais prêt à tout. Après les avoir tués, un évènement inattendu était survenu. Oui, une gamine de neuf ans. A ce rythme, elle allait devenir un Akuma aussi. J'ai donc fait de mon mieux pour l'en sortir, en essayant de remplacer sa tristesse par de la haine. En gros, j'ai pris le rôle du méchant.
Mais quoi qu'il en soit, je n'ai pas à me chercher d'excuses. J'ai tué ses parents pour des motivations personnelles, qu'importe le contexte, et j'ai tenté de la sauvé pour me donner bonne conscience. C'est tout.
Les tremblements de cette jeune femme en face de moi se suivirent de larmes.
"- Je me souviens... Vous... Mes parents... C'est vous... juste sous mes yeux... c'est vous qui les avez tué..."
Ces mots firent s'évanouir toute trace d'espoir que je me trompe de personne.
Elle à bien grandie, mais pas comme je l'imaginais. Si faible, je me demande comment elle à survécu jusqu'à maintenant. Hm...c'est pas le moment d'être sentimental.
Sans laisser s'échapper quelque trace de compassion, quoique je ne pus retenir ma surprise, je choisis l'issue la plus simple à cette confrontation non désirable.
-"Tu veux te venger?"

- Me venger dis-tu, lui demanda-t-elle dans un murmure.

C'est vrai qu'elle pouvait très bien prendre sa vengeance sur lui. Mais pourquoi ferait-elle une telle chose ? C'est bien ce que Minako lui demanda. Elle lui fit remarquer que même si elle le tuait, cela ne ramènerait pas ses parents en ce bas-monde en plus de devenir comme lui; un meurtrier. Se venger sous une excuse bidon est bien là la voie des lâches. Ce dont elle refusait de faire partie. Elle n'était peut-être pas forte physiquement ni l'attitude d'un guerrier quelconque, mais elle n'était pas une lâche pour autant. Elle leva son regard vers lui. Se n'était plus de la tristesse qu'il y avait dans ce dernier. Elle était sérieuse, cette fois.

- Je veux juste savoir la vérité... Pourquoi ? Pourquoi tu les as tué et pas moi ? Si je dois mourir un jour, je préfère le faire en regardant devant moi avec les yeux ouverts et l'esprit clair. Alors, dit-moi... pourquoi ?

Elle serrait le katana le plus possible contre elle. Pas parce qu'elle ne voulait le lâcher, mais plutôt parce qu'elle se préparait à ce que cet inconnu allait lui donner comme réponse quelconque pour justifier le geste qu'il avait posé, il y a neuf ans; le meurtre de ses parents.

La réaction de cette gam-...enfin, elle n'a plus trop l'air d'une gamine maintenant.
La réaction de Minako est assez surprenante. Elle ne compte donc pas se venger? Étrange, elle veut savoir "la vérité"? Qu'est-ce que cela lui apportera?
-"Très bien, mais avant dis-moi: qu'est-ce que tu feras une fois que tu la saura? Il se peut que la vérité ne t'apporte pas plus de réponses qu'on mensonge..."
Pour l'instant, elle détient mon katana. Je ne devrais pas oublier ce détail, qui est qu'elle est armée.
La pluie ne semble pas se calmer. Une rafale de vent soudain me prend par surprise, et enporte mon parapluie. Me voilà trempé, maintenant. Quelle plaie...
Tant pis, je me sècherai quand j'en aurai l'occasion.

Là-dessus, il n'avait pas du tout tord. La vérité ne valait peut-être pas mieux qu'un simple mensonge. Mais pourtant, elle voulait quand même le savoir. Pouvait-on vraiment lutter contre cela ? Moi-même, je ne saurais le dire et donner une réponse à une telle question. L'ignorance engendre la peur et la connaissance en fait tout autant. N'y a-t-il pas là, un certain sens de logique ? De plus, qu'avait-il à gagner ou à perdre en mentant sur la vérité ? Ça s'était à lui de voir ça.

- À vrai dire... pour le moment, je n'en sais trop rien. Je verrai en fonction de ta réponse.

Serrant toujours le sabre contre elle, elle ne pouvait que garder le silence en attendant ce que l'inconnu pourrait inviter ou dire à cela. La pluie abondante tombait sur eux et les secondes passaient lentement, très lentement. C'était comme si la scène était restée bloquée et ne cessait de se répéter indéfiniment, faisant augmenter la tension de l'ambiance déjà pas des plus joyeuses.

Elle verra...en fonction de ma réponse? Le poids des gouttes de pluie pèsent sur mes épaules comme si la culpabilité me rattrapait. Bon, je n'ai aucune raison de cacher mes actes.
-"Je les ai tués. Demander ton pardon ne changera rien au fait."
Je n'ai aucune intention de me défiler. Si elle compte me tuer ici, enfin...tenter de me tuer, ainsi soit-il. Malheureusement, la mort est quelque chose auquel je ne peux plus aspirer.
"Je te le redemande, veux-tu te venger?"
Si je pourrais mourir et payer une fois pour toutes, j'accepterai sans broncher. J'ai trop vécu en ce monde, et les objectifs, ou ce que les humains appellent naïvement une "raison de vivre" sont quelque chose que je n'ai plus. Et puis, qui déjà disait que la mort était un moyen de fuir? Si cette personne avait raison, alors je ne suis qu'un fuyard piégé.
En apparence, je garde la tête froide. Je n'ai pas envie que Minako voit des regrets dans les yeux du tueur qui lui à tout pris par pure naïveté.