Echappées de l'Attaque pas si secrète que ça...

J'esquissai un sourire carnassier. La petite Abyssia commençait à sombrer, lentement, à s'enfoncer dans l'océan pervers de son Noah... Le golem aux grandes oreilles atterrit en plein dans un arbre et gisait désormais au pied de celui-ci, inanimé. Je sentais grandir en moi un tourbillon de sentiments négatifs et une incroyable envie de sang frais. Non ! Je ne pouvais pas me laisser aller ! Je ne devais pas avoir de telles idées en tête ! J'étais humaine, pas vrai ? Je ne voulais pas devenir comme cette chose tapie dans un coin de ma caboche...

Un frisson me parcourut et sembla ne plus vouloir me quitter : mon corps tremblotait comme si j'étais atteinte d'une quelconque maladie. Mes jambes lâchèrent sous moi et je me retrouvais assise sur le sol, comme une poupée désarticulée à qui on venait de couper ses fils. Je lançais un regard à la jeune Exorciste.

" - Va-t'en... Loin... " lui ordonnais-je en fronçant les sourcils.

Mon regard perdit brutalement toute lueur rougeâtre, je finissais par me hisser hors de ce bourbier mental où voulait m'entraîner le Savoir. Je me retournais vers Tyki, il semblait immense de là où j'étais, et je baissai piteusement la tête comme une enfant qui venait de faire une énorme bêtise.

" - Je ferais tout ce que vous voudrez... "

Invité

- Bien, je voulais savoir jusqu'où tu pouvais dominer ton Noah, mais je vois que je ne pourrais peut-être jamais la faire venir.

Je me mit à la hauteur d'Abyssia et lui releva son doux visage, elle avait vraiment une pointe de tristesse dans le regard, comme si je faisait quelque chose de mal. Cela aurait put faire changer d'avis mon prédécesseur, mais pas moi. Je pris néanmoins le soin de ne laisser paraitre aucune émotion pour le moment.

- Tu peux t'en aller jeune exorciste, je m'occupe de cette demoiselle.

Je pris dans mes bras la petite Abyssia, et retourna sur mes pas en direction de la Congrégation. Elle semblait vraiment piteuse de ce qu'elle avait fait. Et surement à cause de ce que le Comte lui ferait subir. Quand nous fûmes assez loin de la jeune exorciste, mon regard se posa sur les jambes blessées d'Abyssia, et je repris la parole.

- Ne t'inquiètes pas, je ne dirais rien à ce gros lard, et tu ne seras pas mon esclave. Ma femme tout au plus. Mais seulement si tu en as envie, je ne te forcerais pas. Mais disons qu'il est dans ton intérêt de me faire confiance.

C'est vrai que je n'étais plus l'ancien moi, j'étais certes plus dur, mais on pouvais toujours avoir confiance en moi. Je sentais qu'elle pouvais toujours sonder mon esprit, elle pouvais le faire, mais elle ne verrais que le fait que je ne lui mentais pas. Pauvre créature, avoir souffert aussi longtemps, mais je me demande pourquoi le Comte à voulu s'occuper d'elle, un autre Noah aurait mieux fait l'affaire, mais bon.

Je restais immobiliser. Je m'éloigna le plus d'eux. Je fis apparaître une flèche de feu. Ça allait m'aider à voir un peux mieux dans cette forêt sombre.
-Zut ! Si ma flèche m'aide à voir, et bien, les autres peuvent me voir ! Et puis zut ! Murmurais-je.
Je soupira. Je marchais avec un peu de difficulté. J'avais mal au jambe. Normal, vu que j'ai essayé de courir plus vite que jamais. Et j'avais réussis mais avec beaucoup de difficulté. Je décida de rentrer à la congrégation.

Je serrais la mâchoire et préférais rester muette, même lorsqu'il me souleva pour m'éloigner de la petite Exorciste. Au moins elle était sauve. Pourquoi avais-je voulu la protéger ? Peut-être qu'elle me rappelais un souvenir de ma vie antérieure, ou bien peut-être était-elle seulement un prétexte pour me prouver que j'étais plus humaine que les autres Noah... Mais c'était un mensonge ! J'étais comme eux au final, un corps possédé par un sentiment négatif, une simple marionnette au service d'un être sans cœur.

Confiance ? Ce mot me restait inconnu, je n'avais jamais eu confiance en qui que ce soit, pas même en moi, et hors de question de suivre naïvement un Noah. Je n'aimais pas me faire transporter de la sorte, on aurait dit que j'étais incapable de marcher, mais je pense que c'était pour qu'il soit certain que je ne cherche pas m'enfuir. C'est alors que je remarquais l'état de mes jambes. Je haussai un sourcil. Je ne m'étais pourtant jamais scarifiée à cet endroit, seulement aux bras les premiers jours où j'avais eu conscience de ce que j'étais, mais les cicatrices avaient disparues depuis le temps. Alors pourquoi mes jambes étaient-elles autant abimées ?

Je me perdis dans mes pensées un court instant, à la recherche d'une réponse à ma question. Mais la voix d'homme, qui jusque là m'avait tiraillé l'esprit, s'était soudainement tue et refusait de me répondre. J'étais bien avancée...

" - Je sais marcher... " murmurais-je, d'assez mauvaise humeur.

Mais je ne me cabrai pas pour l'obliger à me lâcher, c'était juste une remarque comme ça, histoire de bien montrer que, même si j'étais son esclave, il n'avait pas un contrôle total sur moi.

Invité

Quand sa réplique acerbe me frisa les oreilles, je ne pus m'empêcher de rire. Elle n'avait pas tort sur ce coup là. Je décidais de la reposer sur le sol, et de m'asseoir sur une souche d'arbre proche.

- Je suppose que tu te demandes surement pourquoi j'ai cette nouvelle apparence ? On va dire que le fait d'avoir frôlé la mort nous change une personne, même un Noah qui plus est. Mon ancien moi était une loque qui n'a pas pu protéger son corps, et j'ai du prendre sa place. Le pauvre est mort en me laissant son corps, et quelques bribes de ses souvenirs passés. Une vraie loque qui a survécu trop longtemps à mon goût.

Un sourire se dessina sur mes fines lèvres avant de continuer.

- Enfin passons, je vais te rendre plus forte, si tu réussis, tu pourras facilement dominer ton Noah, mais ce sera un entraiment difficile pour toi, je peux déjà te le garantir.

Je fis quelques pas afin de détendre mes jambes légèrement engourdies et encore fatiguées de ma course effrénée. Et je l'écoutais parler, sagement, sans rien dire, comme on m'avait toujours appris à faire. Et la voix dans ma tête s'était remise en route.

... Non mais écoute-le parler... On dirait qu'il pense vraiment pouvoir nous dompter... Il ne sait pas à qui il s'adresse...

Je déclinais son offre d'un hochement négatif de la tête.

" - Je m'en passerais bien, je ne veux pas contrôler mon Noah, je veux m'en défaire complétement. "

En vérité, ce n'était pas que je ne voulais pas, c'était surtout que je savais d'avance que c'était peine perdue. La noirceur qui coexistait dans mon esprit était trop indépendante pour que je puisse prendre le dessus sur elle, c'était même elle qui risquait de me dévorer à chaque instant de faiblesse.

Je cru entendre un murmure et je tournai ma tête dans la direction d'où je pensais que cela provenait. Oboe aurait retrouvé notre trace ? Mais non, ce n'était que le souffle du vent dans les feuillages denses du bois.

" - Mais sachez que je préférais largement le Tyki d'avant. Vous, vous n'en êtes qu'une pâle copie, et même si c'était une 'loque', comme vous dites, lui au moins je savais que je pouvais lui faire un tant soit peu confiance. "

Je lui lançais alors un terrible regard noir. Il n'était pas le seul à avoir changé au cours de la journée...

Invité

- Hahaha, tu marques un point, il était vrai que c'était une personne que tout le monde appréciais, et à qui on pouvais facilement accorder sa confiance. Il est vrai que j'ai changé, mais je suis toujours Tyki, un Tyki revenu à la vie après sa mort, et pour répondre à ta question, on ne peut plus se défaire de son Noah depuis qu'il nous a possédé, soit on le domine, et on le contrôle comme l'a fait Road ou moi, soit on le laisse prendre le dessus, et on perds son humanité. Je viens d'en perdre une partie, mais je reste quand même un tant soit peu humain.

Je remarquais son visage pris dans les réflexions, et je me décidais de lui faire parvenir un message en pensée.

" Petit Noah, tu plieras sous les ordres d'Abyssia, je peux te le garantir, et je sais parfaitement à qui je m'adresse !"

Le ricanement du Noah s'amplifia à un tel point que je perdis à nouveau mes forces. Je tombais à genoux et me pris la tête entre mes mains, une grimace de douleur me tordait le visage. Je lui ordonnais de se taire, mais le Savoir continuait à me torturer l'esprit. Mes yeux se bordèrent d'une eau salée, j'avais mal...

Des images semblaient défiler devant mes yeux, comme des brides d'une mémoire enfouie depuis bien longtemps. J'avais l'impression que mon dos me brûlait, que les cicatrices sur mes jambes s'étaient rouvertes, que ma tête allait tout simplement exploser. Un bourdonnement affreux envahissait mes oreilles. Mais j'étais la seule à ressentir tout ça, j'avais toujours été toute seule...

... Tu peux lire dans les pensées en plus... Intéressant... Mais qui pliera selon toi ?...

Et les rires hystériques reprirent de plus belle. Je me roulais en boule sur le côté, cherchant inconsciemment un moyen pour le faire taire. Mais je n'avais aucun moyen de pression sur lui. Finalement, la voix cessa. Je ne bougeais cependant pas, totalement vidée par cette crise sans précédent. Qu'est-ce qui se passait bon sang ? Depuis que l'Autre avait cette voix d'homme, j'avais de plus en plus de mal à le contenir... Ça allait être ça tout les jours ? Mes paumes se détachèrent de mes temps et vinrent essuyer les gouttes d'eau qui avaient roulé hors de mes yeux.

Invité

"Je peux te garantir que c'est toi qui plieras, un Noah ne peux se réveiller que quand son hôte est sur le point de mourir, et elle n'y est pas encore, donc tu seras forcé de te plier."

J'aidais Abyssia à se relever, et je la fit asseoir sur la souche que j'avais occupée précédemment, j'étais peut-être devenu plus sadique, mais je restait tout de même un gentleman. Je savais qu'elle devait souffrir intérieurement, mais je ne pouvais pas l'aider tant qu'elle ne me faisait pas confiance.

- Tu pourras tenir jusqu'au portail vers la maison, ou tu a besoin que je te portes jusque là-bas ?

Ma voix se fit plus douce qu'avant. J'étais certes plus disons maléfique comme pouvais le penser certains, mais...

Inconsciemment, je me laissais guider par mon confrère, encore secouée par ce que mon Noah venait de me faire subir. Mais une fois assise sur la souche, je repris conscience de ce que j'étais et de la situation dans laquelle je me trouvais : je me dérobais prestement de l'aide que venait de m'offrir le Plaisir, ce qui était purement symbolique vu que j'étais déjà assise depuis plusieurs secondes, et je lui adressais un regard réprobateur.

" - L'esclave n'a pas à se faire aider par son maître. " lâchais-je finalement.

Mais ma voix, brisée par la pointe de douleur qui me transperçait encore le cœur, contrastait avec l'acidité de mes paroles, mon ton était trop doux, trop essoufflé pour paraître crédible, une simple brise aurait suffit à balayer ces mots venimeux au poison adouci. Je n'avais même plus la force de me montrer insoumise... Je devais vraiment avoir l'air pitoyable, encore plus que d'habitude.

Quelque chose se hissa alors soudainement sur mes genoux. Les grandes oreilles d'Oboe me chatouillèrent le nez, et lorsqu'il leva son unique œil rouge sur moi, je remarquais que sa rencontre avec l'arbre l'avais salement amoché. L'arrière de sa tête était ouverte, dévoilant un intérieur cotonneux à l'instar des autres peluches. Je pensais qu'il allait à nouveau me gronder, mais ce que je lisais dans son regard écarlate, c'était de l'inquiétude pure et simple.

" - Ça va ? Tu as déjà eu une crise ? " me demanda-t-il sans faire attention au Plaisir, alors que celui-ci était pourtant à l'origine de son état lamentable.

Et il porta sa patte à mon front, comme pour prendre ma température. Il ne me lâchait pas du regard, et je me demandais pourquoi il avait utilisé le mot 'déjà'... Comme s'il avait était autrefois confronté à ce genre de situation. Mais je ne dis rien, et je gardais cette réflexion pour moi. Je hochai néanmoins la tête, pour répondre à sa question, et il eut l'air de paniquer un peu tout en semblant réfléchir à quelque chose d'important.

Invité

- Au moins voila une autre personne qui s'inquiète pour mon esclave, j'en suis soulagé. Mais bon, il faut qu'on rentre, sinon le Comte se demandera ce qui se passe non ?

Je réfléchis quelques instants avant de répondre.

- Suis-je bête, ce gros porc ne pense qu'à lui, il ne pense pas aux autres membres de sa famille, à part Road.

Je notais cependant le visage inquiet du petit golem, et surtout son état lamentable, dont j'en étais le principal responsable. Je souris intérieurement, mais ne laissais rien transparaitre pour ne pas me faire trucider, même si je savais pertinemment qu'elle aurait du mal à me tuer.

- Je suis heureux que tu ailles bien petit golem, je me demandais si tu avais survécu à ce baptême de l'air.

Quelle hypocrisie ! J'eus assez de force pour jeter un regard assassin à mon nouveau maître et je pressais légèrement le golem contre moi, comme une mère aurait serré contre elle son enfant raillé par les autres. Et chose incroyable : Oboe l'ignora magistralement. Moi qui était certaine que le petit lapin allait se mettre à sautiller, surexcité, et qu'il allait menacer de tout raconter au Comte de sa petite voix aiguë, eh bien non. Il continua simplement à m'observer, toujours partagé entre une intense réflexion et son inquiétude peu commune.

" - Vous avez raison, il ne faut pas traîner ici. "

J'avais retrouvé un peu plus de fermeté, et cela se ressentait dans le ton acerbe de ma voix. Je me dressais sur mes jambes vivement, trop vivement puisque j'eus un léger coup de faiblesse et je faillis retomber assise sur la souche. Mais je ne fis que chanceler un cours instant, et je portais ensuite mon regard sur l'étrange porte taillée en forme de cœur noir et rouge qui jaillissait du sol à quelques pas. Il était déjà l'heure de rentrer.

Je fis quelques pas dans la direction de l'Arche, et je dû employer toute ma bonne volonté pour ne pas faillir à nouveau, je n'avais aucune envie que le Plaisir m'aide à nouveau. Je tendis la main vers la poignée, mais celle-ci tourna toute seule et la porte s'ouvrit, dévoilant une jeune fille aux cheveux noirs ébouriffés et au front stigmatisé. Elle eut l'air surprise de me voir d'aussi près, s'attendant certainement à être toute seule dans ce bois bordant la Congrégation, mais elle m'adressa finalement un grand sourire.

" - Bonjour Aby-chan ! Bonjour Tyki-kun ! Déjà de retour ? "

Je lui rendais un sourire éteint et usé, mais elle ne paru pas en tenir compte.

" - Bonjour Road. Nous allions justement rentrer. "

Et je passais devant le Rêve sans ajouter quoique ce soit de plus. Je devais me méfier de cette petite chipie, bien qu'elle ne soit pas toujours de mauvaise compagnie, mais elle avait cette fâcheuse tendance de tout rapporter à son Prince adoré...

Invité

J'attendais patiemment que la porte s'ouvre pour voir par l'entrebâillement ma petite chipie adorée, cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vue, et elle m'avait manqué. C'est peut-être la seule Noah que je considérais comme ma petite sœur, que je considère toujours d'ailleurs, bien qu'elle soit la plus âgée de nous tous. Enfin, je laissais passer Abyssia, avant de lui lancer :

- On se revoit demain Abyssia.

Je la laissais partir, encore furibonde par ce qui s'était passé, et ensuite je me mis à parler avec ma petite Road.

- Alors, tu es enfin rentrée de mission chipie, heureux de te revoir.

Elle me sauta au cou quand elle fut certaine qu'Abyssia n'étais plus dans les parages.

- Tykiiii, tu m'as manquée, mais qu'est ce qui t'es arrivé, tu es devenu plus ténébreux.

- Disons que je ne suis plus le Tyki que tout le monde à connu, j'ai du évoluer pour survivre.

- Personnellement, je te trouve plus beau comme ça.

- Arrêtes, tu vas me faire rougir. On rentre, ou tu veux aussi t'amuser un peu.

- Naaaan, je veux jouer avec toi seul.

Elle m'entraina par la porte de l'Arche qui se referma derrière nous.

[HRP : Si j'ai trop agi à ta place, tu pourras me le dire, que je corriges, et petit message perso, j'aimerais bien avoir une Road, pas une PNJ, merci]

[Rp Terminé - LOCK]

[P.s. Tu devras te contenter d'un PNJ le temps que quelqu'un s'inscrive sous Road.]

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